RDC : l’UE exige une application immédiate de l’accord de sortie de crise

Les conclusions du Conseil de l’Union Européenne sur la République Démocratique du Congo sont tombées

Les conclusions du Conseil de l’Union Européenne sur la République Démocratique du Congo sont tombées. Sur un ton ferme, Bruxelles demande aux autorités du pays d’appliquer immédiatement l’accord de sortie de crise signé entre le pouvoir et l’opposition le 31 décembre 2016. Elle se dit également profondément préoccupée par la grave crise économique et budgétaire qui touche durement la population.

L’UE se dit profondément préoccupée par la crise institutionnelle, sécuritaire et socio-économique que traverse la République démocratique de Congo. Une crise alimentée par la disparition du leader de l’opposition Etienne Tshisekedi, ce qui ne doit pourtant servir de prétexte pour remettre en question l’alternance démocratique et pacifique du pouvoir au Congo selon l’Union.

Nomination immédiate d’un premier ministre
Parallèlement, les 27 soulignent l’urgence de la mise en œuvre effective de l’accord signé par toutes les parties prenantes, en particulier la majorité présidentielle, afin d’aboutir aux élections avant la fin de 2017 et donc à une pleine légitimité constitutionnelle. En terme plus claire la nomination « immédiate » d’un premier ministre issu du rassemblement de l’opposition et la libération sans délais de tous les prisonniers politiques. Par ailleurs, l’union européenne condamne les récentes violences contre des églises et rappelle que les responsables devront répondre de leurs actes.

L’UE disposée à financer les élections
Cet accord de sortie de crise qui prévoit le maintien en fonction du Président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour autant qu’un Premier Ministre présenté par l’opposition jusqu’à la fin de l’année courante, pour assurer l’intérim est dans l’impasse depuis sa signature le 31 décembre dernier sous l’égide de la conférence épiscopale. Les discussions pour sa mise en application avancent au ralenti malgré les pressions de la communauté internationale. Néanmoins, « la récente nomination d’un nouveau président du Conseil des Sages du Rassemblement, qui également remplira la fonction de président du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), constitue dans ce sens un premier pas ».

Une petite avancée certes encourageante selon L’UE qui confirme sa disponible pour la tenue d’un dialogue politique dans les plus brefs délais au plus niveau avec le futur gouvernement. Elle est également disposée à contribuer financièrement pour l’organisation d’élections libres et transparentes et sur ce, il est d’une nécessité pour l’assemblé nationale de mettre en place toutes les conditions nécessaires pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de jouer pleinement son rôle dans le processus électoral.

Le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité, quelques soient les auteurs sont de nature à encourager la confiance des partenaires européens, qui déplorent l’émergence de foyers de violence dans les trois provinces du Kasaï et au Kongo Central. « Des informations récentes faisant état de violations graves des droits de l’Homme et du droit humanitaire commises par les milices locales dans les Kasaï, notamment le recrutement et l’utilisation illicite d’enfants soldats, ainsi que du meurtre de civils par des membres des forces de sécurité de la RDC, qui pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international ».