Des militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) accusent le maire de Kananga de les avoir séquestrés et violentés dans son bureau. Incarcérés depuis leur arrestation fin décembre, ils doivent être présentés mardi devant un magistrat.
Onze militants de la Lucha ont porté plainte contre l’édile de Kananga, Muamba Kantu Kanjila, pour « séquestration, arrestation arbitraire, tortures, et coups et blessures ». Des faits qui se seraient produits le 29 décembre dernier dans la foulée de leur interpellation par la police congolaise.
« Mes clients avaient prévu de manifester pendant trois jours pour réclamer le départ de Joseph Kabila, explique à Jeune Afrique leur avocat Me Oscar Mukengeshayi. Mais ils ont été interpellés par la police en vertu d’un arrêté du maire, qui interdit toute manifestation depuis novembre dernier. »
Le maire aurait notamment asséné un coup de tête à l’un des militants
Passage à tabac
Selon la plainte déposée le 5 janvier, les forces de l’ordre ont ensuite conduit les militants jusqu’à la mairie de Kananga. Là, deux d’entre eux ont été séparés du reste du groupe pour être emmenés dans le bureau de l’édile, où se trouvait également le chef local de la redoutée Agence national de renseignements (ANR). Le début d’une séance de passage à tabac, au cours de laquelle le maire aurait notamment asséné un coup de tête à l’un des militants. « Ils portent encore les traces de ces coups », affirme Me Oscar Mukengeshayi.
Au besoin, personnellement, je vous mettrais au froid et cela suffirait pour mettre fin à votre vie sur cette terre
« Si vous ne cessez pas de manifester contre Joseph Kabila, je donnerais l’ordre au service de l’ANR pour qu’elle s’occupe de vous, aurait alors menacé l’édile. Et, au besoin, personnellement, je vous mettrais au froid et cela suffirait pour mettre fin à votre vie sur cette terre, car je ne peux pas vous laisser manifester contre celui qui m’a donné du travail. »