En République démocratique du Congo (RDC), la Maison Schengen risque bel et bien de rester fermée jusqu’à nouvel ordre et les Congolais pourraient être contraints de faire leur visa, pour l’Union Européenne (UE), dans un pays tiers. Cette représentation consulaire, commune à dix-sept pays de l’UE et à la Norvège, gérée par la Belgique, a été fermée par les autorités congolaises, en réaction à la décision de la Belgique de réorienter son aide à la RDC. Le gouvernement belge avait, en effet, annoncé l’octroi de 25 millions d’euros qui devaient être gérés par le gouvernement congolais, pour les confier à des acteurs humanitaires ou de développement, pour protester ainsi contre la fermeture de l’espace politique et la répression des manifestations. Cette volte-face est jugée inacceptable par Kinshasa et, dans ce bras de fer, c’est l’UE qui est, cette fois, montée au créneau.
C’est la diplomatie belge qui avait annoncé la fermeture de la Maison Schengen pour deux jours, faute d’immunité consulaire, notamment pour protéger son personnel mais aussi et surtout pour permettre des consultations entre les différents Etats concernés par cette fermeture.
Le 31 janvier, Kinshasa était restée ferme sur son intention de fermer cette structure consulaire commune si la Belgique continuait de la gérer.
« L’objectif était de créer des divisions au sein de l’Union européenne et d’isoler ainsi la Belgique, en jouant donc sur les divisions internes qui peuvent prévaloir parfois entre certains Etats membres », explique une source diplomatique européenne,
Là-dessus, le communiqué de l’Union européenne est clair.
« La Maison Schengen est un instrument de mise en œuvre de la politique commune de visas de l’Union européenne. Autrement dit, c’est la Belgique qui gère les activités consulaires, au Congo, avec le financement de l’Union européenne, comme c’est le cas pour la France qui le fait dans 25 autres pays africains », rappelle encore une source diplomatique européenne.