RDC – Mgr Mulumba : « La famille n’envisage pas l’enterrement de Tshisekedi à Bruxelles »

Une année jour pour jour après sa mort à Bruxelles, Étienne Tshisekedi n’est toujours pas enterré. Le corps de l’opposant historique congolais est encore dans un funérarium de la capitale belge. « Inacceptable », selon son frère, Mgr Gérard Mulumba, qui s’est confié mercredi soir à Jeune Afrique.

« Une honte nationale. » Sur Twitter, c’est le député Patrick Muyaya qui décrit le mieux le sentiment de beaucoup de Congolais indignés par le non rapatriement de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles. Douze mois après le décès de cette figure emblématique de l’opposition, les tractations autour de son enterrement se trouvent aujourd’hui au point mort.

Pour le gouvernement congolais, c’est la famille biologique de l’opposant historique mais aussi son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui seraient responsables du blocage. « Faux ! » rétorque Mgr Gérard Mulumba, convaincu que son frère, même mort, continue à faire peur au régime de Joseph Kabila.

Jeune Afrique : Quel est l’état d’esprit aujourd’hui de la famille biologique d’Étienne Tshisekedi que vous représentez ?

Mgr Gérard Mulumba : C’est une situation inacceptable ! Nous, la famille biologique mais aussi politique d’Étienne Tshisekedi, nous avons fait confiance aux autorités. Dès le début [des négociations], nous avons cru que le gouvernement allait tout faire pour rapatrier le corps et l’enterrer.

Nous avons fait des propositions sur le lieu de l’inhumation, comme les autorités nous le demandaient. Mais elles ont toutes été rejetées [Le 6 février 2017, la famille avait décliné de son côté le choix du cimetière de La Gombe, dans le centre-ville de Kinshasa, tel que décidé par le gouvernement, NDLR]. C’est pourquoi, au mois de mai, nous avons finalement opté pour un lieu à la périphérie de la ville de Kinshasa.

Une fois informé, le ministère de l’Intérieur nous a convoqué et des discussions ont de nouveau été relancées. Nous sommes même parvenus à rédiger un projet de communiqué conjoint. Ce document devrait être publié avec le programme des obsèques. Mais, malheureusement, des réunions ont été suspendues jusqu’à ce jour par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur.

(Jeune Afrique 02/02/18)