La République démocratique du Congo veut se débarrasser les combattants sud-soudanais désarmés arrivés sur son sol avec la fuite de l’ancien vice-président Riek Machar. Kinshasa craint qu’ils ne se servent de son territoire comme base arrière pour attaquer Juba. Les autorités congolaises laissent une semaine, à compter de ce lundi, à la Mission de l’ONU, la Monusco, pour les relocaliser.
Il est question d’environ 750 combattants arrivés avec Riek Machar courant août dans le nord-est de la République démocratique du Congo. A la demande de Kinshasa, et pour raison humanitaire, la Monusco les avait récupérés dans le parc de la Garamba, avant de les désarmer et de les cantonner sur différents sites à Dungu, Bunia, Munigi et Goma.
Cette relocalisation devait précéder une solution durable, mais Kinshasa perd patience. Dans une note verbale que RFI a pu consulter, le ministre de la Défense, Crispin Atama Tabe, explique au chef de la Monusco que la RDC « ne peut accepter […] la présence de groupes armés qui nourrissent l’intention d’entreprendre des actions armées contre » leur pays d’origine. En somme, bien que sous contrôle des casques bleus, Kinshasa juge que les partisans de Riek Machar restent à même de menacer Juba.
Un ultimtum d’une semaine
A partir de ce lundi, elle laisse donc une semaine à ces éléments pour quitter le sol congolais, et demande à la Monusco de « prendre toutes les dispositions pour procéder à leur évacuation ». Pour Juvénal Munubo, député membre de la Commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale, l’ultimatum n’est pas la solution. Il plaide plutôt pour la mise en place « urgente » d’une tripartite RDC-Sud-Soudan-Monusco.
Reste que le départ des combattants est une préoccupation majeure dans l’Est, qui souffre depuis plus de vingt ans d’une instabilité chronique causée par des groupes armés locaux et étrangers.
Des élus, notables et associations de la région avaient manifesté leur crainte que les Sud-Soudanais ne s’enracinent en RDC et que, comme les rebelles rwandais, ougandais ou burundais, ils ne finissent par commettre des exactions contre les civils congolais.