Le rapatriement en République démocratique du Congo de la dépouille de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi, décédé en février à Bruxelles, a de nouveau été reporté à « une date ultérieure », a-t-on appris mercredi auprès de son parti.
Le rapatriement du corps de Tshisekedi était prévu pour le 12 mai.
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) « a pris la décision de renvoyer à une date ultérieure le rapatriement de la dépouille du président Tshisekedi », a déclaré à l’AFP son secrétaire général Jean-Marc Kabund.
Le siège de l’UDPS, où les travaux de construction de la sépulture étaient en cours, est « assiégé ». « Nous nous trouvons dans l’incapacité de faire venir le corps et surtout nous ne voulons pas que la dépouille arrive sur un terrain de confrontation », a-t-il expliqué.
Il s’agit de « faire échec au plan machiavélique programmé » par le pouvoir du président Joseph Kabila « d’engager le pays sur la voie de violences lors des obsèques » de Tshisekedi, a ajouté M. Kabund.
La police a encerclé mardi le siège de l’UDPS, évacué par ses militants, qu’elle accuse d’avoir attaqué ses installations à Kinshasa.
Le gouverneur de Kinshasa a écrit mardi à l’UDPS pour l’informer que l’inhumation prévue n’était pas conforme à la loi. De son côté, le président de l’Assemblée nationale de RDC, Aubin Minaku, qui est également le chef de la majorité présidentielle, a demandé à M. Kabund de se munir des « autorisations usuelles requises » avant l’exposition de la dépouille du défunt au siège du Parlement, comme sollicité par l’UDPS.
M. Kabund a indiqué que l’UDPS est disposée à discuter avec les autorités de la possibilité d’enterrer Tshisekedi à « un autre endroit » mais à condition que ce soit « en dehors d’un cimetière ».
Étienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition en RDC depuis un demi-siècle, est mort le 1er février à Bruxelles à 84 ans.
Son décès est intervenu en pleine négociation sur la mise en oeuvre d’un accord de partage du pouvoir signé le 31 décembre entre la majorité et l’opposition, alors qu’il devait prendre la tête d’un organe de surveillance de l’application de cet accord, censé permettre une sortie de la crise liée au maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat, le 20 décembre.
(AFP 10/05/17)