RDC: un opposant condamné à 5 ans en appel pour escroquerie

Un opposant congolais, considéré par ses pairs comme "prisonnier politique", a été condamné à 5 ans

n opposant congolais, considéré par ses pairs comme « prisonnier politique », a été condamné à 5 ans de prison en appel dans une affaire d’escroquerie par un tribunal de Kinshasa, a annoncé jeudi son avocat.

Jean Claude Muyambo « a été condamné hier (mercredi) à 5 ans de prison en appel » pour la « vente illégale d’un immeuble et détention illicite des documents et au paiement de dix mille dollars américains », a affirmé à l’AFP son avocat, Me Beaupaul Mupemba.

En février, M. Muyambo avait été condamné à 26 mois de prison, mais le tribunal d’appel lui a infligé le double de sa peine initiale « au lieu de la diminuer », a relevé Me Mupemba, indiquant que cette condamnation porte sur « le même immeuble » qui avait fait l’objet du procès ayant abouti à la condamnation à trois ans de prison de Moïse Katumbi, ex-gouverneur du Katanga (Sud-Est) passé à l’opposition en septembre 2015 et actuellement en exil.

Originaire du Katanga ayant fait fortune comme avocat d’affaires, M. Muyambo est reconnu par la justice congolaise coupable d’avoir vendu illégalement à son profit plusieurs immeubles appartenant à un ressortissant grec, Emmanuel Stoupis. Ancien ministre passé à l’opposition en novembre 2014, il a été l’un des meneurs de la contestation de janvier 2015 contre le pouvoir.

Plusieurs dizaines de personnes avaient alors été tuées pendant trois journées d’émeutes dans Kinshasa, du 19 au 21 janvier. M. Muyambo avait été arrêté au deuxième jour de ces troubles.

Le nom de M. Muyambo figure sur une liste de plusieurs détenus que l’opposition considère comme des « prisonniers politiques » et dont elle demande l’élargissement dans le cadre de « mesures de décrispation » prévues par un récent accord conclu avec la majorité.

Signé le 31 décembre 2016, cet accord ouvre la voie à une cogestion du pays jusqu’à la prochaine présidentielle afin de sortir de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.

Le pouvoir considère au contraire que M. Muyambo est un prisonnier de droit commun devant répondre de ses actes comme n’importe quel citoyen.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Le chef de l’État est resté à la tête du pays en vertu d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle, finalement avalisé par l’opposition dans l’accord de la Saint-Sylvestre.

(AFP 13/04/17)