La commission électorale annonce avoir déjà enregistré près de 13 millions d’électeurs, l’enrôlement a débuté en juillet dernier et devrait durer encore plusieurs mois. Une opération d’une ampleur logistique titanesque vu la superficie du pays et le peu d’infrastructures, mais aussi tout récemment la multiplication des incidents sécuritaires. La Céni s’est alarmée de la mort de deux policiers au Nord-Kivu, à Butembo et à Nyamilima, qui étaient chargés de la protection du processus. Beaucoup de critiques également liées au manque de sensibilisation. Mais un des membres de la plénière de la Céni s’inquiète également d’un manque de transparence. C’est ce qu’il dit dans une lettre adressée au président Corneille Nangaa. Une lettre qui n’est pas restée sans réponse.
Pour Gustave Omba Bindimono de l’UNC, il est urgent de convoquer une réunion de mi-parcours pour redresser le tir. L’objectif de cette réunion est d’« élucider l’origine des multiples faiblesses rencontrées sur le terrain ».
Mais, dans son courrier, ce membre de la plénière de la Céni issu des rangs de l’opposition donne déjà une piste. Pour lui, il y a un défaut de planification et un manque de moyens financiers, notamment pour la sensibilisation qui selon lui est l’une des clefs d’un processus d’enrôlement réussi.
Pour Gustave Omba Bindimono, il y aurait donc, à en croire sa lettre, un manque de transparence, le budget n’aurait pas été discuté en plénière alors que c’est prévu par la loi. Gustave Omba Bindimono n’a pas souhaité s’exprimer sur son courrier qui, explique-t-il, était censé rester un document interne.
Du côté du bureau de la Céni, on lui reproche déjà de l’avoir lui-même fait fuiter, rappelant à grand renfort de textes législatifs que tous les membres de la plénière sont soumis à un devoir de réserve. Mais on assure y avoir répondu.
Que dit le bureau de la Céni ? En substance, que ces critiques ne sont pas justifiées. Que le budget des opérations d’enrôlement a bien été discuté, mais que Gustave Omba Bindimono était sans doute absent, comme souvent, dit même regretter l’un des membres du bureau.
Le bureau de la Céni estime également que les problèmes rencontrés jusqu’ici ne sont pas différents de ceux rencontrés en 2006 et en 2011 et que le niveau de restitution aux autres organes de la Céni, et notamment la plénière, est suffisant. Bref, circulez, il n’y a rien à voir.