La RDC poursuit son offensive contre la Belgique en ciblant des consulats et Brussels Airlines

La République démocratique du Congo a pris lundi de nouvelles mesures visant la Belgique en demandant la fermeture de consulats dans les deux pays et la baisse de la fréquence des vols de la compagnie Brussels Airlines vers Kinshasa.

Kinshasa avait déjà demandé la fermeture de la « Maison Schengen » de Kinshasa, sorte de consulat européen géré par la Belgique, après que Bruxelles eut annoncé le 10 janvier « une révision fondamentale » de sa coopération avec les autorités congolaises jusqu’à « l’organisation d’élections crédibles » en RDC.

« Kinshasa a décidé de fermer son consulat à Anvers, en Belgique, exigeant de Bruxelles de faire de même pour l’une de ses représentations consulaires dans le pays », a indiqué le site d’information Jeune Afrique.

« La décision a été prise hier (dimanche) » et a été « notifiée par note verbale » à la Belgique, a confirmé par SMS à l’AFP un conseiller du président Joseph Kabila.

« On a été averti que la note verbale arrivait mais à 18h00 (17h00 GMT) on n’a encore rien reçu », a-t-on précisé de sources diplomatiques belges.

Le consulat belge visé devrait être le consulat général de la capitale économique, Lubumbashi (sud-est).

« Dans le même ordre d’idées, on a décidé de réduire les fréquences (des vols de) Brussels Airlines (vers Kinshasa) de sept à quatre par semaine », a ajouté le conseiller du président congolais.

La décision prend effet à partir du 5 février, avait précisé le courrier du directeur de l’aviation civile congolaise adressé à Brussels Airlines à Kinshasa.

« On va trouver des solutions pour nos passagers. On regrette que nos passagers soient victimes évidemment », a réagi la compagnie à Bruxelles.

Il y a deux semaines, Kinshasa avait déjà demandé à Bruxelles de mettre fin aux activités de son agence de développement Enabel en RDC, en plus de la fermeture de la « Maison Schengen ».

Cette sorte de consulat de l’UE géré par la Belgique enregistre les demandes de visas pour le compte de 17 Etats membres de l’UE et de la Norvège.

Ses activités sont effectivement suspendues, a annoncé vendredi l’UE, indiquant que les pays concernés « restent ouverts au dialogue ».

L’ambassade de Belgique a mis à la disposition des Congolais qui sollicitent un visa court de trois mois un numéro de téléphone. « On ne prend plus de dossier pour l’instant », indique-t-on à ce numéro.

Les relations entre la Belgique et son ancienne colonie sont affectées par le climat politique très tendu en RDC où le second mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections prévues fin décembre 2017 ont été reportées à décembre 2018.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait condamné la répression de la marche des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Kabila qui avait fait sept morts selon l’ONU le 21 janvier.

Début 2017, les autorités congolaises avaient annoncé la suspension de leur coopération militaire avec la Belgique.

L’UE avait prononcé en 2017 des sanctions à l’encontre d’une quinzaine de personnalités congolaises pour « violations des droits » ou « entrave au processus électoral »

(AFP 06/02/18)