Les proches de l’opposant congolais en exil Moïse Katumbi ont écarté samedi tout « plan B » à sa candidature à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, pour ne pas céder à « Dieu le père », le président Joseph Kabila.
« Le plan A c’est Katumbi. Le plan B, c’est toujours Katumbi », a insisté lors d’une conférence de presse Pierre Lumbi, vice-président d’Ensemble pour le changement, plate-forme électorale que l’opposant a lancée lundi en Afrique du Sud avec sa candidature à l’élection prévue le 23 décembre 2018.
M. Lumbi était interrogé sur l’hypothèse où M. Katumbi ne pourrait pas rentrer en RDC pour l’élection.
Ex-gouverneur du Katanga et ancien soutien du président Kabila, M. Katumbi risque la prison pour une condamnation dans une affaire immobilière, sans fondement selon lui.
« Notre candidat n’est pas en conflit avec la justice, notre candidat est en conflit avec le président de la République. La justice est instrumentalisée », a ajouté M. Lumbi, lui-même un ancien proche de M. Kabila.
« Nous n’acceptons pas ce principe de Dieu le père », a-t-il insisté, visant M. Kabila.
Les amis de M. Katumbi ont par ailleurs contesté qu’il aurait la nationalité italienne, et ne pourrait de ce fait se présenter à la présidentielle, comme l’a affirmé un cadre de la Majorité présidentielle.
Les élections du 23 décembre doivent organiser le départ et la succession du président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.
Les « Katumbistes » se sont déclarés « ouverts » aux autres forces de l’opposition.
« Si demain les conditions sont réunies pour qu’il y ait une candidature unique pour l’opposition, nous nous en féliciterons. Mais s’il faut qu’on aille avec deux ou trois candidats aux élections, il n’y a pas de problème, c’est la démocratie, c’est la diversité », a commenté M. Lumbi.
Jeudi, trois partis d’opposition – UDPS, MLC et UNC – se sont aussi déclaré « ouverts à toutes les forces politiques » pour « l’émergence d’un large front républicain et démocratique ».