Le sort d’un pasteur protestant, qui avait tenu un discours jugé critique devant des proches du président Joseph Kabila, suscitait des questions mercredi en République démocratique du Congo.
Le pasteur David Ekofo a emprunté un vol de l’ONU pour quitter la République démocratique du Congo, d’après les Nations unies. Son Eglise s’est inquiétée mercredi d’être « sans nouvelles » de lui depuis dimanche.
« J’ai l’impression que l’Etat n’existe pas vraiment » en RDC, avait déclaré le pasteur David Ekofo le 16 janvier lors d’une cérémonie religieuse à la mémoire de l’ex-président Laurent-Désiré Kabila, devant des proches de son fils et actuel chef de l’Etat.
Figure de l’Eglise du Christ du Congo (ECC), le pasteur Ekofo a voyagé à bord d’un vol de l’ONU Kinshasa-Goma-Entebbe (Ouganda) samedi dernier, a indiqué la porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), Florence Marchal.
La Monusco facilite le déplacement des étrangers et congolais (officiels, journalistes, personnalités) en RDC, où les voyages coûtent cher.
Le pasteur s’est ensuite rendu dimanche aux Etats-Unis, a indiqué à l’AFP un proche du pasteur Ekofo qui a requis l’anonymat.
« La présidence nationale de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) informe les autorités ainsi que l’opinion publique qu’elle est sans nouvelles de son pasteur, François David Ekofo, depuis le dimanche 4 février 2018 », a indiqué mercredi l’ECC dans un communiqué.
L’ECC demande aux autorités de ne « ménager aucun effort pour informer l’Eglise de sa situation » et aux fidèles protestants de « prier pour le pasteur Ekofo et pour la paix en République démocratique du Congo ».
La publication de ce communiqué est une façon de « se disculper », a déclaré à l’AFP le proche du pasteur. Après son discours, « Ekofo n’a pas été soutenu » par sa hiérarchie, estime cette source.
L’ECC regroupe des dizaines d’Eglises protestantes et évangéliques en RDC.