Trois jours après la répression sanglante des marches anti-Kabila, qui a fait cinq morts et 47 blessés selon un bilan provisoire de la Monusco, Jeune Afrique revient sur le déroulé de cette journée, dans l’une des paroisses de la capitale.
Dès les premières lueurs du jour, une foule dense de fidèles se presse, ce dimanche 31 décembre, à l’intérieur de la paroisse Saint Dominique, dans la commune kinoise de Limete. « D’ordinaire, nous organisons cinq messes durant le week-end, explique à Jeune Afrique le vicaire Jean Nkongolo, qui officie dans la paroisse depuis septembre 2017. Mais, cette fois-ci, nous en avions prévu une seule. » Un accroc à la tradition, rendu nécessaire par l’organisation des marches dimanche, par l’appel du comité des laïcs catholiques.
« J’ai ouvert les portes de l’église vers 6h du matin, explique le prêtre Jean Nkongolo. Et il n’y avait alors aucune présence militaire ou policière à signaler ». Soulagé, le religieux reprend ses occupations avant la messe, qui doit débuter sous peu. Mais son répit est de courte durée.
Vers 6 h 30, des dizaines d’hommes armés font leur apparition sur les principaux axes autour de la paroisse. Des barrières sont érigées, où les fidèles sont palpés sans ménagement. Impossible de traverser le cordon des forces de l’ordre sans présenter sa carte d’électeur.