Un regain de tensions a été enregistré ces derniers jours dans le Kasai, région du centre de la République démocratique du Congo qui a connu des violences massives en 2016-2017, selon plusieurs sources.
Jeudi, un policier a tué d’un coup de feu un homme à vélo qu’il aurait pris pour un milicien à Kananga, l’une des grandes villes du Kasai, a indiqué le bourgmestre de la ville, Edouard Ntumba Buabua.
Pourchassés par ses collègues qui ont également tiré, le policier se trouverait devant la justice militaire, selon le bourgmestre.
A Kananga toujours, un militaire se serait tué mercredi après avoir tiré sur une fille de douze ans, indique une source hospitalière.
Mardi, trois miliciens présumés ont été tués dans des combats avec des militaires près de l’aéroport de Kananga qui a été fermé, ont rapporté des sources militaires et locales.
Sept jeunes miliciens ont tué une femme qu’ils accusaient de délation le 27 décembre à 12 km de la ville de Tshikapa, a indiqué un notable, Faustin Nkumbi Mudibaye wa Kabena.
En représailles, les militaires ont tué samedi 12 civils dans un village, selon cette même source.
« J’ai écrit au gouverneur de la province du Kasaï et à toutes les autorités car je crains que le comportement des militaires qui n’arrivent pas à neutraliser les miliciens, alors qu’ils connaissent leur localisation, ne ravive des tensions interethniques », a-t-il ajouté.
Le ministre provincial de l’Intérieur joint au téléphone dit ne rien savoir de la situation.
Le Kasaï a été secoué par des violences impliquant miliciens, policiers et soldats. Déclenchées en septembre 2016 après la mort du chef traditionnel Kamwina Nsapu, les violences ont fait plus de 3.000 morts en une année et causé le déplacement de 1,4 million de personnes.