RDC : les trois grands chantiers de Leila Zerrougui à la tête de la Monusco

Trois principaux chantiers attendent Leila Zerrougui dès sa prise de fonction en février 2018. Cette juriste algérienne a été nommée mercredi chef de la Monusco, la mission onusienne en RDC.

À la tête de la Monusco, les chefs passent et ne se ressemblent pas. Après le discret nigérien Maman Sidikou, qui sera resté deux ans aux commandes de cette importante mission de maintien de la paix des Nations unies, place désormais à l’Algérienne Leila Zerrougui, réputée « femme de caractère ». Mais, en RDC, les défis restent les mêmes.
1. Protection des civils

La protection des populations demeure en effet la priorité de la Monusco. La pacification du pays est loin d’être acquise, même après 19 ans de présence en RDC. Si la dernière rébellion politiquement structurée, celle du Mouvement du 23-Mars (M23), a été vaincue depuis fin 2013, des foyers de tension ont néanmoins continué à s’enregistrer dans la partie est du pays, où pullulent encore de nombreux groupes armés nationaux et étrangers, comme le montre cette carte interactive :

Des violences ont même touché le centre de la RDC, au Kasaï, où des forces de l’ordre et de sécurité font face aux miliciens Kamuina Nsapu. Idem dans le Tanganyika, dans le sud du pays, où s’affrontent Pygmées et Bantous. Dans tous ces terrains, ce sont des civils qui payent le prix fort.

Leila Zerrougui doit lancer un signal fort à tous ces groupes armés pour les dissuader de récidiver

« Nos troupes s’engagent chaque fois que cela est nécessaire pour porter secours aux civils en proie à des violences inacceptables », expliquait Maman Sidikou dans son message d’au revoir. Pour ce patron sortant de la Monusco, « que ce soit à Uvira, à Beni ou dans le Kasaï, sans l’action des Nations unies, le bilan humain serait sans aucun doute bien plus lourd ».

C’est d’ailleurs dans le territoire de Beni que la Monusco vient de perdre au moins 14 de ses hommes, tués dans une attaque attribuée aux présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Le pire bilan macabre de l’histoire des Casques bleus en RDC. « Dès son entrée en fonction, Leila Zerrougui doit lancer un signal fort à tous ces groupes armés pour les dissuader de récidiver. Sinon, si on s’attaque impunément aux soldats de la paix, qu’adviendraient-ils des civils ? » interroge un diplomate occidental basé à Kinshasa.

 

(Jeune Afrique 29/12/17)