Le Conseil de sécurité « demande à toutes les parties de travailler ensemble pour la tenue des élections dans le calendrier » retenu du 23 décembre en République démocratique du Congo, a déclaré mercredi son président en exercice, l’ambassadeur néerlandais, Karel van Oosterom.
Lors de consultations à huis clos, les 15 membres du Conseil de sécurité ont aussi « condamné le recours à la violence lors de manifestations le 25 février dans différentes localités de RDCongo », a-t-il ajouté à l’issue de leur réunion, alors qu’une grève générale est organisée vendredi en mémoire des militants tués ce jour-là par des forces de l’ordre.
Le Conseil « déplore profondément la perte de vies humaines et demande aux autorités de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, notamment le droit de se réunir pacifiquement, et d’exercer le maximum de retenue dans leur réponse aux manifestations », a précisé le diplomate néerlandais.
Ces manifestations de février visaient à demander au président Joseph Kabila, dont le mandat s’est achevé en décembre 2016, de déclarer qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle. Sa position à ce sujet reste floue.
Les membres du Conseil de sécurité « notent la remise en liberté de 25 prisonniers politiques et réitèrent leur demande de libération des détenus politiques restant », a aussi déclaré Karel van Oosterom.
Lors d’une séance publique avant les consultations, la nouvelle émissaire de l’ONU et patronne des Casques bleus en RDCongo, l’Algérienne Leila Zerrougui, avait aussi demandé la libération d’autres prisonniers politiques. Elle a fait part de son inquiétude devant le risque de dégradation de la situation sécuritaire dans le pays au fur et mesure de la préparation des élections.
« La situation sécuritaire en République démocratique du Congo continue de se détériorer », a relevé Mme Zerrougui, qui a pris ses fonctions récemment et s’exprimait pour la première fois devant le Conseil de sécurité.
En évoquant le risque accru d’instabilité dans plusieurs régions, menaçant les populations civiles, la responsable a notamment évoqué l’est du pays où des groupes armés restent très actifs.
« Je condamne les attaques persistantes menées par des groupes armés et des milices divers à travers la République démocratique du Congo, le recrutement d’enfants, le viol de femmes et de jeunes filles, l’incendie de maisons et d’écoles, et la profanation des lieux de culte », a ajouté Leila Zerrougui.
Le nombre de personnes déplacées nécessitant une aide humanitaire a atteint 4,5 millions d’individus, soit le plus important en Afrique, a-t-elle aussi noté. Des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge dans des pays voisins. Plus de 7,7 millions de personnes sont en manque de nourriture dans le pays, a-t-elle précisé.
Le renouvellement du mandat de la force de l’ONU Monusco est programmé pour le 27 mars.