L’obsession n’est pas nouvelle. Mais le FCC récidive. En guise de réforme électorale, il propose l’élection présidentielle à tour unique, comme en janvier 2019 mais au second degré. Un mode qui élimine « le souverain primaire » du processus !
Pour se justifier, le FCC estime, d’un côté, que l’élection du président de la République par les parlementaires réduirait les risques de contestation. Et que, de l’autre côté, ce schéma aurait l’avantage de réduire les dépenses.
Mais le problème du suffrage indirect à tour unique soulève quelques observations. Que fait-on de l’article 5 de la Constitution qui énonce que «la souveraineté nationale appartient au peuple » et que « tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections ; et indirectement par ses représentants » ?
Pourquoi le FCC privilégie-t-il les « représentants » en 2023 alors que de vives contestations ont mis à jour le manque de transparence dans l’élection desdits « représentants » dans les scrutins antérieurs ? Quelle garantie donne-t-il aux Congolais que la « vérité des urnes » sera au rendez-vous des prochaines législatives et sénatoriales ? Quelle réponse la centrale électorale et les tribunaux donneront-ils aux contestataires, avant la présidentielle voulue au second degré et à tour unique ?
Quoi qu’il en soit des réponses savantes qui seront opposées à ces interrogations, l’analyse donne de l’éclairage sur un faisceau des faits : le FCC est conscient de sa perte de vitesse après 18 ans de prédation et d’impunité. Son comeback viendrait, espère-t-il, de la corruption d’une majorité d’électeurs du second degré !
En tentant d’imposer le suffrage censitaire, comme dans la Rome antique, le FCC projette une autre loi selon laquelle « Ne sera électeur ou éligible que celui qui possède une fortune ». C.-à-d. des biens mal acquis sur le dos du souverain primaire. Vigilance !