Le rapprochement entre Kinshasa et Washington semble n’avoir pas franchi le palier de la parole, des bonnes intentions. Pourtant dès l’accession de Félix Tshisekedi à la Magistrature suprême, la Maison Blanche s’est distinguée par une disponibilité accrue de relance la présence américaine sur le sol congolais. Outre les déplacements du chef de l’Etat aux Etats-Unis, l’administration américaine a déployé maintes missions pour offrir sa collaboration avec la RDC dans plusieurs domaines : environnement, sécurité, économie, infrastructures. Etc.
Hélas, c’est à rechercher sur la tête d’un chauve le moindre investissement américain en RDC, alors qu’on approche du dernier virage du mandat actuel de Félix Tshisekedi. Outre les premiers éléments inscrits dans le cadre de la relance de la coopération militaire, un épais nuage semble avoir couvert les relations entre les deux pays. Comme en témoigne, entre autres, la position ambiguë de l’administration américaine au sujet de l’insécurité permanente dans l’Est de la RDC.
Selon des analystes, Washington, qui avait investi dans la volonté exprimée du président congolais dans la lutte contre la corruption, les détournements, les droits de l’homme, ne cacherait plus sa déception. Outre les avancées notées sur la question du respect de la liberté individuelle et des droits de l’homme, le volet économique charrie un sentiment de déception. Les détournements, les commissions et rétro commissions, la corruption ont gagné en ampleur par rapport à la situation du passé.
A cela se conjugue la débâcle d’une justice dont on attendait l’amélioration de la prestation suscitée par les premières audiences du procès dit des 100 jours. Déjà en décembre 2021, le président de la République déplorait la prestation des magistrats et juges. Une année plus tard, rien ne semble avoir bougé dans le sens positif ; au contraire même au sein de la corporation, on déplore le trafic d’influence, les intrusions maladroites qui font croire à un Capharnaüm. Tel cette dénonciation du 1er président de la Cour de cassation, David-Christophe Mukendi, au sujet du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Il a en effet déploré les interférences de l’Inspectorat général des services judiciaires et pénitentiaires dans le travail des juges.
Dans le lot s’inscrit radicalement le dossier Vidiye Tshimanga symbolisant effectivement la nouvelle culture de prédation de la richesse nationale. Non seulement par l’accusation portée sur la personne, mais aussi au regard de la plainte de l’ancien conseiller stratégique contre des « faux investisseurs » qui l’auraient piégé. Une cacophonie dénoncée depuis des lustres et dont les renseignements américains détiendraient suffisamment de preuves pour le moment selon Kabasubabo.
Selon toute vraisemblance, on chemine vers une sorte de remake de Panama papers portant sur la gestion du pouvoir actuel. Il ne serait pas surprenant que la boîte de Pandore soit ouverte avant l’échéance électorale en téléchargement ; l’occasion permettant de disqualifier les affameurs du peuple.
LR