Respect du calendrier électoral: La prudence de F. Tshisekedi

Tshisekedi

La question du respect des échéances électorales prévues en 2023 par la Loi fondamentale
accapare les esprits de la classe politique congolaise mais aussi des partenaires extérieurs du
pays. Toute occasion est capitalisée pour se rassurer ou rassurer. Tel ce balai diplomatique
constamment enregistré au Palais du peuple par le corps diplomatique accrédité à Kinshasa
et par des leaders politiques nationaux. Dans le même élan s’inscrit l’entretien du chef de
l’Etat à la Voix de l’Amérique, en marge de son récent séjour aux Etats-Unis, dans le cadre de
la 76 ème Assemblée générale des Nations-Unies. Tous les rendez-vous se soldent sur une
sentence : respect du calendrier électoral, c’est-à-dire la tenue des élections à l’horizon
2023 !
Soit. Mais sont-ils nombreux qui pénètrent la prudence observée par Félix Tshisekedi dans sa
prestation oratoire ? Tout en rassurant de sa disponibilité à conduire le pays au respect des
prescrits de la Constitution quant à l’organisation des élections tous les 5 ans, le chef de
l’Etat a invité chacun à bien jouer sa partition. Autant insinuer que l’organisation des
élections dans les délais n’est pas subordonnée à la seule volonté, mieux au seul pouvoir du
chef de l’Etat ; il est impérieux que tous les maillons de l’engrenage fonctionnent à merveille.
Le cas justement de la composante Confessions religieuses à qui incombe la charge de
mettre en place le bureau de la Centrale électorale. Or cette dernière peine, plus d’un
trimestre déjà, à accorder ses violons pour la désignation du président du bureau de la CENI
devant remplacer Corneille Nangaa fin mandat depuis des lustres.
En dépit des élucubrations et des menaces brandies, l’Assemblée nationale est loin de
décanter la situation de blocage en cours dans le processus de désignation du nouveau
président de la CENI. De son côté Félix Tshisekedi se contente d’exhorter les confessions
religieuses : « Il y a des élections qui doivent être organisées et ce, dans le délai (…) C’est
peut-être une occasion ici de lancer un appel aux confessions religieuses de finalement se
mettre en ordre, parce que les politiques c’est nous, ce n’est pas eux les politiques, pourquoi
est-ce-que ça coince à ce niveau-là. C’est nous les politiques, on comprendrait si ça se passait
entre nous, or les politiques sont prêts ».
Les jours s’égrènent dans l’entretemps au point où, à un moment donné, l’on se rendra
compte de respecter l’échéance constitutionnelle. Par la faute de qui ? En tout cas pas du
Président de la République ! Car, il est pratiquement le dernier à intervenir dans la chaîne : «
nous avons un processus électoral à respecter, des élections à organiser dans le délai donc
que tout le monde prenne ses responsabilités, moi je prendrai les miennes au moment venu
mais pour le moment je ne peux rien faire, il s’agit d’un débat au sein des confessions
religieuses », a-t-il déclaré, comme pour dégager sa responsabilité.

La République