Qui a cru Moïse Katumbi fragile ? Le gouverneur du Katanga semble sortir tous ses atouts d’homme politique – qu’il ne se voulait pas il y a peu. Initialement homme d’affaires, Moïse Katumbi s’est révélé grand mécène mais surtout bon dirigeant sportif. Quand il accède au gouvernorat de province en 2007, personne ne soupçonne le succès qui sera le sien dans les années à venir.
Pourtant très peu de temps après, Moïse Katumbi se positionnera comme le gouverneur le plus populaire et le plus adulé de la République démocratique du Congo. Il sera maintes fois cité en exemple de bonne gestion des entités provinciales. A la lecture de ce parcours, on réalise que l’homme est un véritable roseau (pensant). Sur fond de ses allures flegmes, le Chairman de TP Mazembe sait forger le chemin de triomphe à ses idées et ses objectifs.
Depuis fin 2014, les observateurs se retrouvent devant un nouveau Moïse Katumbi. Bien qu’il n’ait pas encore affiché ses nouvelles ambitions politiques, l’homme, donné pour conquérir la Magistrature suprême en 2016, distille une sérénité, une fermeté et une intelligence insoupçonnées. A preuve, on en veut les confidences livrées par Khaled Elraz de Afrik.com, au sujet du tout récent entretien entre le chef de l’Etat congolais et le gouverneur du Katanga.
Selon cette indiscrétion, qui cite un conseiller du président de la République, le patron de l’Exécutif provincial du Katanga est demeuré inflexible quant à sa position initiale de ne pas voir la Constitution du pays subir une seule modification en ce moment précis. Il en est de même du respect des échéances électorales pour lesquelles il prêche le déroulement dans les délais prévus. Position défendue imperturbablement depuis peu par celui que l’on appelle affectueusement Gouv’ au Katanga. Comme l’assure son entretien avec un journaliste de La Libre Belgique, au cours duquel avait affirmé : « Ce qui est fondamental à mes yeux, c’est que tout le monde respecte la Constitution ».
L’analyse de cette confidence crédite Moïse Katumbi d’une qualité supplémentaire, celle de défendre sa position, sa thèse quelles qu’en soient les circonstances de temps, de lieu, et devant n’importe quel interlocuteur. Certaines autorités nationales, ayant capitalisé le séjour kinois du gouverneur Katumbi pour espérer obtenir revirement ou renoncement à ses convictions exprimées, en auraient appris à leurs dépens, assurent certaines sources.
