Riposte contre Ebola : le ministre de la Santé Félix Kabange Numbi en route depuis mardi pour le front à Djera !

Djera, l’épicentre de l’épidémie de la maladie à virus Ebola fait parler de lui. Ce village enclavé situé dans le territoire de Boende dans la province de l’Equateur est à la une de l’actualité depuis la déclaration officielle par le ministre de la Santé publique, le Dr Félix kabange Numbi de la présence du virus Ebola dans ce coin du pays. Depuis lors toutes les lanternes sont tournées vers ce secteur. Le gouvernement et la communauté internationale se mobilisent pour contrer cet ennemi commun et invisible qui sème la mort

Le ministre de la Santé publique ne veut pas coordonner de loin la lutte contre la maladie à virus Ebola qui fait déjà 31 décès. Des sources proches du ministère de la Santé publique, l’on apprend que le Dr Félix Kabange Numbi est présentement à Djera avec une autre équipe des experts congolais. Cela en plus de la première équipe qui s’est rendue depuis le mercredi 27 août avec des médicaments. La présence du ministre de la Santé publique « au front » à Djera est un réconfort moral pour tous ces experts congolais qui sont sur place pour mettre en place de stratégies efficaces contre cette maladie mortelle.

Avant même la déclaration officielle de la maladie à virus Ebola, le Dr Félix Kabange Numbi s’était rendu à Lokolia, Djera, watshikengo où il y avait suspicion d’une fièvre hémorragique pour tirer la situation au clair. C’est après examen de 8 échantillons de sang prélevés sur des malades que deux seront déclarés positifs au virus Ebola. S’il faut parler de risque, le ministre de la Santé publique l’a pris car en se rendant sur place, il ne savait pas qu’il s’agissait d’une maladie à virus Ebola.

L’on se rappellera aussi qu’en 2012, il s’était rendu à Viadana à Isiro dans la province orientale où s’était déclarée aussi une épidémie de la maladie à virus Ebola faisant 25 morts sur 52 cas enregistrés. Là aussi avec d’autres experts congolais la riposte a été organisée et cette épidémie a été vite maitrisée.

Pour Djera, le gouvernement et les partenaires sont mobilisés pour arrêter la chaine de transmission de cette maladie. Parmi des actions menées par le gouvernement, il ya l’envoi par des vols affrétés d’importants lots de médicaments, matériels de désinfection et des vivres ; la gratuité des soins dans le secteur de Djera ; l’installation d’un laboratoire mobile à Lokolia pour assurer le diagnostic biologique en temps réel ; le déploiement des experts à Lokolia et ses environs, toutes compétences comprises ; la dotation de tous les ports et aéroports de l’Equateur en Thermomètre LASER, la dotation en matériel de protection à tout le personnel médical, la recherche active des cas et le suivi de tous les cas contacts ; les enterrements sécurisés des cas confirmés et des décès inexpliqués dans la communauté ; la sensibilisation de la population ; l’isolement de tous les cas ; la désinfection des domiciles de tous les cas confirmés et/ou décédés dans la communauté.

Le gouvernement a également décidé de doter en médicaments essentiels toutes les structures du secteur de Djera ; d’assurer la prise en charge psycho-sociale des personnes infectées et affectées, de renforcer des capacités des prestataires locaux sur l’ensemble du territoire de Boende. L’on pense qu’avec la présence du ministre de la Santé publique sur place à Djera et avec l’expérience dont dispose le pays en matière de lutte contre Ebola, cette épidémie sera vite maitrisée. C’est le souhait de tout congolais.

Le gouvernement a besoin se 9 millions de dollars US pour contrer l’épidémie

Le gouvernement congolais a besoin de 9 millions de dollars américains pour contrer efficacement la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) qui a déjà causé la mort de 31 personnes contre 53 cas enregistrés depuis que le ministère de la Santé publique l’a déclarée le 24 août dernier. Le conseiller médical du ministre de la Santé publique, Roland Shodu Lomami, et le chargé de communication de l’Unicef, Bruno Pila ont fait un briefing aux journalistes sur la situation de la maladie à virus Ebola (nom scientifique du virus Ebola) en RDC qui sévit dans le secteur de Djera, territoire de Boende, district de la Tshuapa, dans la province de l’Equateur. C’était au cours d’un café de presse organisé mardi 2 septembre, dans la salle de réunions du PNUD, dans la commune de la Gombe.

31 personnes décédées

Le bilan de cette maladie à virus Ebola, autrefois appelée aussi fièvre hémorragique a virus Ebola, est, à ce jour, de 31 personnes avec 53 cas enregistrés dont 13 confirmés au laboratoire, 19 cas probables, 21 cas suspects. En outre, il y a 185 contacts, c’est-à dire des personnes ayant été en contact avec les personnes malades et/ou décédées de la maladie à virus Ebola et qui sont suivis par des experts sur le terrain. Au sujet du bilan de décès, aux 13 décès déclarés au 24 août par le ministère de la Santé publique, il faut ajouter 30 autres décès résultant des fouilles effectuées par l’équipe des épidémiologistes envoyée sur le terrain et survenus avant la déclaration de la maladie. De ce bilan macabre, il faut retrancher deux décès non imputés à cette épidémie.

Selon Roland Shodu, à ce jour, il n’y a aucun cas de maladie à virus Ebola ni à Mbandaka, ni à Kinshasa, encore mains dans aucun autre coin de la RDC, excepté le secteur de Djera. Au cours de cette rencontre de sensibilisation de la presse, le membre de la commission communication du Comité national de coordination de lutte contre la maladie à virus Ebola a chargé les journalistes de calmer l’opinion nationale, tout en observant les règles d’hygiène individuelle et collective, à savoir, le lavage des mains au savon ou à la cendre aux différents moments critiques avant de manger, avant de préparer les aliments ou d’allaiter l’enfant, après avoir été aux toilettes, après avoir change les couches de l’enfant, chaque fois que l’on retourne à la maison après avoir vaqué à différentes occupations en dehors de la maison.

En outre, le caractère de contagiosité de la maladie exige que les personnes vivant dans les zones forestières évitent de toucher au gibier trouvé mort ou malade dans la forêt. Il est aussi demandé a tout proche d’un cas suspect ou de décès d’un malade répondant à la définition des cas de la maladie à virus Ebola, d’éviter toute manipulation des sécrétions, sang, corps ou objets ayant été en contact avec celui-ci et d’informer les services de santé pour le nettoyage, la désinfection des maisons et la gestion des dépouilles mortelles en cas de décès.

Le gouvernement congolais a pris un train de mesures, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, pour contrer et contrer l’épidémie dans le secteur de Djera et empêcher son extension aux autres endroits (secteurs, territoires, districts et provinces du pays. Il s’agit, entre autres, de la mise en quarantaine du secteur de Djera, de la mise en place à Lokolia, dans ce secteur, épicentre, d’un Comité international de coordination technique et scientifique de la riposte, la mise en place d’un centre de prise en charge des cas à Lokolia, le traitement gratuit des malades, la recherche active des cas n’ayant pas consulte les formations sanitaires, le renforcement des mesures de surveillance épidémiologique aux portes d’entrée et sur toute t’étendue du pays, approvisionner en eau potable, assurer l’hygiène hospitalière dans les formations sanitaires dans le secteur de Djera, l’accompagnement psychosocial des malades et des proches des malades et/ou des personnes décédées de la maladie. En plus, l’ouverture prochaine d’un numéro vert pour informer tous les Congolais et de conseiller en cas de nécessité.

Quid de la transmission de la maladie

Le Dr Roland Shodu a éclairé les journalistes sur les modes de transmission de la maladie à virus Ebola, très grave compte tenu de sa contagiosité, mortelle si la prise en charge du malade est tardive. Elle se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite au sein de la population par transmission interhumaine. L’homme s’infecte par contact direct avec le sang, les sécrétions (sueur, salive, urines…) ou les liquides biologiques des personnes ou des animaux malades et/ou décédés de cette maladie. L’infection peut se réaliser aussi indirectement par contact avec les objets souillés par le sang ou les sécrétions des personnes malades ou décédées.

Quant aux signes prémonitoires de cette maladie, selon le Dr Roland Shodu, ils sont caractérisés par une apparition brutale de la fièvre, accompagnée d’une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.

Le chargé de communication à l’Unicef, Bruno Pita, a, auparavant, parlé des actions et mesures déjà prises par le gouvernement depuis la déclaration de la maladie le 24 août dernier. Ce qui montre que la RDC n’est pas restée les bras croisés. Ces mesures et actions entrent dans le cadre du plan de contingence pour contrer la maladie. Il  y a notamment la mobilisation de 9.000 rations alimentaires pour les 53.000 habitants de Lokolia.

Aujourd’hui, ce plan qui était évalué, il y a quelques semaines, à 4,5 millions de dollars américains, se chiffre à 9 millions de dollars américains. En attendant que l’épidémie ne soit vaincue, le gouvernement invite la population au calme, à éviter la panique, à respecter les règles d’hygiène individuelles et collectives, à suivre les orientations et à ne se fier qu’aux informations émanant des autorités, c’est-à-dire, à ne pas faire foi aux rumeurs. Entre temps, le gouvernement a déclaré s’être lancé dans une campagne de sensibilisation auprès de la population avec des dépliants en lingala et en français.

Via L’Avenir

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