Sama 2: quels sont les défis qui attendent Vital Kamerhe, le désormais patron de l’Economie nationale ?

Kamerhe

L’ancien Président de l’assemblée nationale, aujourd’hui à l’exécutif, appelé à remettre de l’ordre dans un secteur secoué par les retombées des conflits…

Le vendredi 24 mars 2023, Vital Kamerhe, président du parti politique Union pour la nation congolaise –UNC-, a été élevé, par ordonnance présidentielle, au rang de vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale au sein du gouvernement remanié du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Ainsi réapparait sur la scène publique, celui que des détracteurs croyaient définitivement ranger dans les oubliettes de l’histoire.

Acteur politique de grande envergure, Vital Kamerhe, avait occupé le poste de Directeur de cabinet du président de la République. Mais, quelques mois seulement après l’avènement à la magistrature suprême de son allié Félix Tshisekedi, il va se retrouver au centre de tumultes qui conduiront à son interpellation par la justice, à son emprisonnement, et finalement à son acquittement dans le dossier des « cent jours » destiné aux travaux de construction des infrastructures. Ayant retrouvé sa liberté, celui que l’on appelle familièrement « le pacificateur jusqu’au bout », va traverser le désert, sans maugréer. Il adopte un profil bas, avouant que dans la vie, il faut savoir se montrer humble, car ce qui, à son avis, importe le plus, est la vie de la nation. Sa nomination à ce poste marque donc son retour aux affaires.

Agir au plus vite

L’arrivée de Vital Kamerhe à la tête du ministère de l’économie nationale, intervient à un moment où ce secteur subit les incidences fâcheuses de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, d’une part, et  la hausse généralisée des prix sur les marchés nationaux du pays, conséquence de la guerre qui se déroule dans la partie Est de la RDC.

Chevronné en économie, cet acteur politique qui a une parfaite maîtrise de l’ensemble de secteurs de notre pays, est donc appelé à agir au plus vite pour restaurer l’ordre dans un domaine entièrement dominé par les expatriés qui font la loi, sans oublier, bien évidemment, de contribuer à la résolution des contradictions entre les secteurs privé et public.

Les Congolais qui ne savent plus se nourrir convenablement à cause de la flambée des prix des denrées de première nécessité, devra rapidement prendre des mesures  en vue d’obtenir la stabilité de prix des produits de consommation courante sur les marchés, mais aussi faire respecter les règles en la matière. D’autres actions sont aussi attendues au cours de son mandat, notamment la poursuite des réformes déjà entamées; suivre attentivement l’évolution du cadre macroéconomique pour bien cerner les performances de l’économie et l’évolution de la production, de l’inflation et de la balance des paiements, renforcer la sécurité et maintenir la stabilité politique et macroéconomique pour assurer une croissance durable, etc.

Ces actions sont d’une extrême urgence dans la mesure où, malgré des perspectives favorables à moyen terme pour la République démocratique du Congo, l’économie congolaise reste très vulnérable aux fluctuations des prix des produits de base, et aux performances de ses principaux partenaires commerciaux, ce qui l’expose aux perturbations liées aux conflits géopolitiques.

En effet, comme le Fonds monétaire international l’expliquait en juillet 2022, après des décennies de guerre, de mauvaise gouvernance et de sous-investissement, la RDC est confrontée à des taux de pauvreté élevés, à un accès très limité aux services essentiels et à l’un des plus grands déficits d’infrastructures du monde.

Il convient de procéder à des réformes pour diversifier et améliorer la résilience de l’économie, et pour promouvoir une croissance plus soutenue et plus inclusive. Des efforts continus devront être déployés pour améliorer la gouvernance et le climat des affaires capables de soutenir le développement du secteur privé et la diversification économique.

Ainsi donc, privilégiant l’intérêt collectif et non personnel, Vital Kamerhe qui, d’aucuns remettraient en cause son expérience expertise et son sens élevé de l’état, est un animal politique et « l’homme de la situation ». Le dévolu du Président Félix Tshisekedi sur ce partenaire privilégié, n’était pas sans connaître de quoi Lwakaninginyi est capable.


LA NOUVELLE AFRIQUE / MCP