Séisme a la CENI… Les élections en danger !

Elle a indiqué que ce processus est suspendu dans la province du Kasaï Central faute de candidatures

La deuxième personnalité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) vient de rendre le tablier à la suite de la forte pression exercée sur lui par sa propre famille politique, la Majorité présidentielle. André Mpungwe Songo quitte ainsi le bureau de la CENI pour des raisons non élucidées jusque-là ; il ne sera pas le dernier, car le bureau de la MP invite les autres membres du bureau de la CENI (et d’autres institutions ?) à tirer les conséquences logiques qu’impose le choix de leurs partis respectifs. Logique, car la rupture est consommée entre la plate-forme politique et ses anciens alliés qui ont choisi de prendre distance pour raisons invoquées lors du divorce. Mais le dossier Mpungwe s’écarte un peu de la logique, car l’homme est issu du PPRD, le parti-phare de la MP.

Après avoir perdu son président Apollinaire Malumalu, la centrale électorale doit penser déjà au remplacement du vice-président Mpungwe ; comme la dynamique est suivie, c’est quasiment tout le bureau qui est sujet à renouvellement. A moins de réussir ou de recourir au forcing pour l’homologation de la candidature de Corneille Nangaa, le nouveau président de la CENI pourrait provenir de l’extérieur de l’institution. Voilà qui fait réfléchir et remet sur la sellette les inquiétudes des analystes indépendants qui en avaient appelé, en son temps, à la dépolitisation de la maison des élections. Sur la base de la culture du partage du gâteau à tous les niveaux, toutes les institutions – même les cadavres – sont teintées de politiques et, de ce fait, le PPRD a le droit de retirer sa confiance à des personnes dont la ligne de conduite a pris une direction parallèle. A la limite, elle peut les soupçonner de trahison le moment venu.

Fort malheureusement les conséquences collatérales à cette crise de confiance sont de nature à faire gripper tout le fonctionnement de l’institution et, partant, le processus électoral dans son ensemble. A environ 14 mois des élections, le temps de reconditionnement des nouveaux responsables imposera l’étirement des échéances électorales, d’autant que le bureau ne saurait s’aventurer sur un dossier dont il ne maitriserait pas les rouages. C’est le piège flairé par certaines langues qui soupçonnent la MP d’user de subterfuges pour retarder la tenue des élections dans les délais impartis.

Le cas de Martin Fayulu, président de l’ECIDé pour qui la Majorité présidentielle embrigade la centrale électorale. Parlant au nom de la Dynamique de l’opposition, M. Fayulu s’est voulu tranchant : « Il faut dire les choses comme elles sont. On l’a contraint à démissionner. C’est le pouvoir kabiliste qui a demandé à M. Mpungwe de démissionner. Nous pensions que la Ceni était indépendante et neutre. La majorité kabiliste vient de démontrer que c’est elle qui contrôle la Ceni ».

Quel aurait été le tort d’André Mpungwe ? Le mystère reste entier ; on doit compter sur la revanche du temps pour retrouver des pans de vérité. En attendant, certaines sources soupçonnent l’ancien vice-président de mollesse dans la conduite ; oubliant que même Dieu répugne des serviteurs classés ni chauds ni froids.