Le Sénat émet encore des réserves et estime qu’il devrait encore étudier tous les paramètres avant d’autoriser la RDC à ratifier le traité relatif au projet hydroélectrique Grand Inga. Un projet signé en 2013 entre la RDC et l’Afrique du Sud. Selon les sénateurs qui ont débattu de cette question, vendredi 16 mai, ce texte contient un déséquilibre qu’il faudrait avant tout de corriger.
Pour le sénateur Jacques Djoli, certains avantages dont doit bénéficier la RDC ne sont pas contenus dans ce traité, évoquant notamment la reconnaissance de la propriété et la souveraineté de la RDC sur le site, son leadership dans le processus de développement d’Inga, la garantie des retombées économiques et financières pour le peuple congolais.
« Ces principes ne paraissent pas dans le traité. Le partage n’est pas équilibré. La RSA aura 2500 mégawatts et nous [la RDC] 2300, alors que nous sommes propriétaires au niveau de l’articulation du projet. Cette électricité qui va être produite [de la RDC] va quitter Inga, pour aller directement à la frontière zambienne. Elle va survoler l’ensemble du territoire national pour servir le milieu et les intérêts économiques à l’extérieur du pays », a indiqué Jacques Djoli.
Mais pour le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, qui a défendu ce texte, ce traité permettra d’avoir une énergie fiable, renouvelable et non polluante, condition nécessaire pour le développement [de la RDC].
Raymond Tshibanda a a ajouté que pour le seul site d’Inga, la RDC dispose d’un potentiel de 44 000 (44 mille) Mega Watt qui peut alimenter non seulement le marché congolais mais aussi les marchés régional et continental.
Le traité du projet Grand Inga a été signe entre la RDC et l’Afrique du sud en 2013. Il comprend la réhabilitation des barrages Inga I et II et III, ainsi que cinq autres barrages qui devront compléter ce projet Grand Inga.
Si la pose de la première pierre d’Inga III est prévue pour octobre 2015, les cinq autres sont actuellement qu’au stade de projet.
Avant de se prononcer sur la ratification du projet Grand Inga, le Sénat attend recevoir du ministre de l’Energie des explications sur des détails purement techniques.
Le projet Grand Inga est un ouvrage qui pourrait fournir 40% de l’électricité en Afrique. D’une puissance de près de 40.000 mégawatts et d’un coût total estimé à 80 milliards de dollars, il sera d’une taille presque deux fois supérieure au barrage des Trois Gorges situé sur le fleuve Yangtsé en République populaire de Chine. Le barrage chinois est le plus grand ouvrage hydroélectrique actuellement en service dans le monde.