She Okitundu juge le comportement des frondeurs du G7 d’agressif contre la MP et son Autorité morale

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Pour le sénateur Okitundu, le départ des membres du G7 est un non-événement parce que la Majorité reste majoritaire tant au Parlement qu’au Gouvernement.

La sphère politique de la République Démocratique du Congo est dominée par la compromission, la révocation puis la désolidarisation du groupe de 7 chefs des partis politiques, anciens sociétaires de la Majorité présidentielle. Parce que n’ayant pas observé la déontologie et pour manquement grave au devoir de réserve dans le pré-carré du président de la République.

Après avoir constaté leur auto-exclusion par le Bureau politique de la Majorité présidentielle et leur révocation du Gouvernement et cabinet du chef de l’Etat, les réactions fusent de partout. Invité du journal à la RTGA FM, le Sénateur Léonard She Okitundu, membre du bureau politique de la Majorité présidentielle s’est livré au jeu de questions-réponses:

Les choses s’accélèrent, le matin la réunion du Bureau politique de la Majorité présidentielle et le soir la révocation d’Olivier Kamitatu et Pierre Lumbi. Les gens peuvent se demander de l’empressement de cette décision ?

Mais les choses devraient partir très vite, parce que comme vous le savez, le groupe de 7 n’est pas à son premier acte qui soit anti majoritaire et même un peu révoltant pour la Majorité pour ces 7 membres qui appartiennent tous au bureau politique de la famille politique présidentielle. Vous vous rappeler il n’y a pas longtemps, qu’ils ont procédé de la même façon en adressant deux courriers au chef de l’Etat, non sans les avoir déjà rendus publique, alors qu’on a un règlement intérieur, nous avons signé la Charte de la Majorité présidentielle qui prévoit un certain comportement lorsqu’il s’agit de prendre certaines décisions. Ils avaient tout le loisir de demander par exemple la convocation d’une réunion extraordinaire du bureau politique pour soumettre à cet organe suprême de notre Majorité, les préoccupations qu’ils avaient. Ils ne l’ont pas fait ! A l’époque, ça méritait déjà leur exclusion de la Majorité présidentielle !

Comme vous le savez, le président de la République a toujours été patient pour ça ; par souci de la cohésion de la Majorité, même de bonne entente qui existe au sein de la famille qui compose la Majorité, le président de la République a voulu que ces gens-là fassent amande honorable, puis leur donner encore une chance. Voilà qu’aujourd’hui, ils récidivent et cette fois-ci de la manière beaucoup plus agressive non seulement à la Majorité présidentielle dans son ensemble, mais à l’Autorité morale de cette famille politique.

Mais, il n’y a pas qu’Olivier Kamitatu et Pierre Lumbi ?

Mais oui ! Tout à fait. Ici, le cas est tout à fait particulier à la manière dont ils se sont comportés. Là, on ne pouvait plus rester indifférent. Ce comportement dénote leur auto-exclusion que nous avons constaté aujourd’hui (Ndlr mercredi 16 septembre 2015). Nous avons fait le constat de leur auto-exclusion parce que vous ne pouvez pas en même temps vous comporter de cette façon et dire que vous appartenez à la Majorité.

Eux disent dans leur communiqué que vous avez refusé le débat au sein de la MP ?

Non ! Au contraire, la réunion a été convoquée pour débattre de la question. De toute les façons, on peut vous donnez raison parce qu’il n’y avait même pas de débat à faire. De toutes les manières, c’était simplement une réunion qui était consacrée au constat de l’auto-exclusion des autres par l’acte qu’ils ont posé. C’est l’acte qu’ils ont posé qui justement constitue l’auto-exclusion de la famille majoritaire. Ça, c’est la première explication. Vous avez entendu la déclaration du porte-parole du bureau politique à travers le ministre de la Communication, qui est en même temps membre éminent du bureau politique. Je pense qu’il a été tout à fait claire, non seulement on constate leur auto-exclusion, qu’ils en tirent les conséquences politiques.

Maintenant sur le plan formel, on ne pouvait plus attendre puisqu’un membre du Gouvernement qui appartient à la Majorité présidentielle est tenu par l’obligation de réserve, le devoir de solidarité gouvernementale, il y a une manière d’exprimer ses préoccupations. Mais la manière dont le ministre du Plan s’est comporté, c’est vraiment une attitude qui est réfractaire, en même temps infractionnelle au comportement que doit avoir un membre du Gouvernement.

Est-ce que les problèmes qu’ils ont posés ne sont pas fondés ?

Mais quels problèmes fondés ? Dire qu’on prêtait à la Majorité présidentielle de vouloir attenter à la Constitution ou réviser la Constitution. Mais, qui a voulu changer la Constitution dans ce pays ? Et même dire qu’on voudrait modifier la loi électorale ! La modification de la loi électorale lorsque certaines circonstances l’imposent, ce n’est pas interdit par la Constitution ! Et la loi même ne l’interdit pas non plus!

La fraction à l’intérieur de la Majorité présidentielle donne quand même matière à réflexion ?

Ça peut donner matière à réflexion, moi je pense que ces gens-là avaient un agenda caché. Ils s’inscrivent dans un autre schéma et à mon avis, moi qui ai une petite expérience en cette matière, ce sont des gens manipulés, instrumentalisés par une partie de la Communauté internationale qui en veut au pouvoir en place en République Démocratique du Congo. Je pense à mon avis, ils vont se désillusionner, je pense qu’ils surestiment la force de ceux qui les manipulent. En tout cas, nous restons dans la Majorité présidentielle, soucieux des préoccupations de notre population, et soucieux aussi du respect stricte de notre Constitution comme le chef de l’Etat l’a toujours dit. Alors, toutes ces accusations sont de procès d’intention et nous ne nous sentons pas absolument concerné.

Maintenant, on ne pouvait pas faire autrement, surtout en ce qui concerne le Conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l’Etat. Avez-vous déjà vu dans un pays un conseiller spécial du chef de l’Etat être dans l’opposition et en même temps continuer à conseiller le chef de l’Etat ?

Les leaders sont révoqués, et leurs cadres qui se trouvent dans les institutions ?

Selon mon point de vue, il y aura un phénomène de vase communiquant. Vous ne pouvez pas comme ça révoquer un chef de parti politique et laisser ses membres dans les autres institutions ? Ça serait incompréhensible, vous savez que nous sommes dans un Gouvernement de coalition, il y aura redistribution de responsabilités en tenant compte des forces politiques en présence.

Vous ne craignez pas la fragilité aujourd’hui de la majorité parlementaire ?

Non ! La question qu’il fallait poser est celle de savoir : oui ou non leur comportement méritait de rester dans la Majorité ? Ce n’était pas possible, quelles que soient les conséquences à tirer de cet événement, ces gens devraient nécessairement quitter la Majorité présidentielle, après nous allons gérer. De toute façon, la Majorité reste solide parce que d’une part, je ne pense pas du tout qu’à l’Assemblée nationale les députés qui appartiennent à ces formations dont le Groupe de 7 est parfois les leaders, je ne pense pas du tout qu’ils sont suivis par ces députés. Ces députés restent kabilistes et vous aller voir qu’il y aura une recomposition de la Majorité présidentielle au sein du Parlement en faveur de la MP. Je suis convaincu.

Vous ne pensez pas qu’il y aura la refondation de la classe politique à une année de la présidentielle et des législatives nationales ?

Ecoutez, ça c’est la dynamique même de la classe politique qui est évolutive ; la Majorité n’est pas nécessairement statique, elle évolue en tenant compte de certaines circonstances comme celle que nous venons de vivre maintenant et il faudra en tirer toutes les conséquences. Tout ce que je puis vous dire maintenant, la Majorité restera majoritaire, elle sera même renforcée malgré le départ du Groupe de 7.

Dans ces conditions le dialogue est-il encore possible ?

Nécessairement, le dialogue s’impose. Le dialogue, c’est pour rassembler toutes les forces politiques et sociales de la République Démocratique du Congo. Moi qui vous parle, j’ai été président de la délégation Gouvernemental au dialogue à Sun City, j’en sais quelque chose. Le dialogue est important parce que dans notre pays, c’est historique, nous avons toujours exigé qu’il y ait un dialogue lorsque l’intérêt supérieur du pays est en cause. Comme c’est le cas maintenant que nous voulons organiser le troisième cycle électoral, il faut prendre toutes les dispositions pour que ces élections soient libres, démocratiques et transparentes et conformes aux standards internationaux. Pour ça, il faut dialoguer, il faut que toutes les forces politiques se retrouvent ensemble, dégager les voies et moyens qui nous permettent de finaliser ce cycle électoral dans les très bonnes conditions.

Est-ce que les autres partenaires n’auront pas peur lorsqu’ils voient au sein de la Majorité des partis qui font défection ?

Non, pas du tout. Au contraire, beaucoup de forces politiques n’attendaient que le départ de ceux qui viennent de s’auto-exclure pour rejoindre la Majorité. C’est pourquoi je vous parle de la recomposition inévitable de la Majorité présidentielle qui sera beaucoup plus solide qu’au paravent. C’est pourquoi je dis que ce groupe de 7 se trompe d’option, parce qu’il croit que la partie de la Communauté internationale qui les instrumentalise est à ce point puissante qui peut influer négativement sur les cours de choses politiquement dans notre pays. Je crois que nous restons maîtres du terrain ancré sur l’appui de notre population et nous allons tout faire pour gérer cette auto-exclusion en préservant la cohésion.

Pour vous, les frondeurs et l’opposition, sont un non évènement ?

Pour nous, c’est un non-événement parce que la Majorité reste majoritaire, vous verrez que malgré le départ de ce ministre et conseiller spécial, vous allez voir que la Majorité demeura majoritaire à l’Assemblée nationale et au Gouvernement.

Via L’Avenir