SOS pour l’art d’Orphée congolais en péril : les musiciens congolais de la diaspora tentent de sauver la situation

Devant le tableau désolant que présente leur art d’Orphée, les artistes musiciens congolais de la diaspora tapent du poing sur la table par rapport à cette déviation et s’activent pour rectifier le tir.
Dans les tout prochains jours, le marché du disque congolais va être inondé par des œuvres produites par des artistes musiciens congolais vivant à l’extérieur du pays. On se souviendra que de nombreuses sommités de la chanson congolaise à la recherche de la dolce vitae se sont décidés à mettre un terme à leur appartenance aux orchestres qui les employaient afin de poursuivre leur carrière en solo.

Ils sont nombreux ceux qui avaient fait la pluie et le beau temps de la musique congolaise et dont on ne parle plus. Certains les croiraient morts alors qu’ils encore vivants et continuent à bosser dur de l’autre coté de la Méditerranée.

Des noms tels que Mekanisi Gabwisa Modero, Wawali, Seigneur Lokombe, Mavatiku Visi, Michelino, Kanda Bongo Man, Awilo Longomba, Elba Kuluma, Dino Vangu, Caen Madoka, Aby Surrya, Emir Adamo Ekula, Lokassa ya Mbongo, Shimita El Diego, Nguma Lokito, Lita Bembo, Koko Nyboma Mwan Dido, Beniko Popolipo, Dezaï n’Accompa, Yondo Sisters, Beyou Ciel, Faya Tess, Stino Mubi, Lidjo Kwempa, Daly Kimoto, Alain Makaba, Aimé Bwanga et tant d’autres, ont quitté Kinshasa, certains sur la pointe des pieds, sans tambours ni trompettes, d’autres profitant d’une escale au cours d’un voyage de leurs groupes respectifs en Europe en ont profité pour élire domicile dans le vieux continent et pourquoi pas sur le sol du nouveau monde Et pourtant, d’autres par contre sont partis tambours battants.

Cependant, ayant ausculté l’horizon, à l’unanimité, ils sont d’avis que la musique congolaise aujourd’hui n’est pas ce qu’elle était hier.

Elle est en déclin. Premièrement les musiciens, mieux des auteurs compositeurs (les vrais) sont présentement à compter sur le bout des doigts. La thématique s’est effondrée sur la chanson congolaise ou la l’ambiologie du mauvais goût a remplacé l’art. Et l’on fait de l’art non pour la valorisation de la culture congolaise mais pour sa chute.

Des chansons ne retracent aucun fait de la société.

L’artiste-musicien qui était le moralisateur de la société est devenu un vrai déstabilisateur qui, à longueur des journées, ne fait que véhiculer des propos orduriers à travers leurs oeuvres.

Oubliant que Ies pionniers Wendo Kalosoy, Adou Elenga, Bowane, Paul Kamba, Franco Luambo Makiadi, Tabu Ley, etc, qui sont comptés parmi les pères de la musique congolaise moderne étaient, plus, les peintres qui n’hésitaient nullement de colorer la société dans laquelle ils vivaient en combattant les antivaleurs.

On ne fait plus l’art pour l’art mais plutôt l’art pour la difformité. C’est grave ! Qui pourra faire comme ces bâtisseurs de la chanson congolaise ?  Franco Luambo Makiadi disait par exemple : Matata ya mwasi na mobali ekoki kosila te (Les ennuis entre l’homme et la femme ne datent pas d’hier).

C’est une sorte de questionnement sur les rapports que nous entretenons avec l’autre sexe. Ici la femme est présentée comme la source des tracas de l’homme. C’est elle qui est à l’origine de tout. C’est la diablesse désignée sans voies de recours.

Et Franco se pose la question originelle. Dieu a-t-il crée l’Homme afin qu’il travaille toute sa vie durant pour la femme, qu’il la nourrisse alors que lui-même passe l’année entière avec une seule chemise et un seul pantalon ?

Plus loin, le patron du TP OK Jazz fait le constat suivant: C’est la femme qui nous a mise au monde, et c’est encore elle qui nous cause des misères! Dans ces conditions, Franco regrette que sa descendance ne soit constituée que de filles et non de garçons.

Alors, il dit : Dieu m’a presque maudit en me donnant comme enfants des filles qui, plus tard, seront, qu’on le veuille ou non, (à cause des malheurs des hommes. Dans la même chanson, Franco réduit considérablement le rôle de la femme.

Elle est reléguée au second plan. A la cuisine, au service exclusif de l’homme. Et l’homme ne se prive pas de marquer son territoire dans une espèce de dictature conjugale.

La femme, elle, n’a pas le droit à la parole.

Franco lance en effet : « Lorsque je reviens à la maison pour me reposer, après quelques affaires dans la ville, la femme me demande d’où je viens, ce que j’ai fait, mais qui donc lui a donné l’autorisation de me poser de telles questions alors que c’est moi qui l’ai épousée avec mon argent !»

Plus loin encore,  la femme est désignée comme source de mensonges, d’hypocrisies. Elle peut te dire qu’elle est malade, souligne Franco, et tu finis tout ton argent dans les médicaments alors qu’elle est en train de te rouler dans la farine. Ce seul exemple suffit pour démontrer la grandeur de la meilleure voie sur laquelle marchaient les initiateurs de la musique congolaise moderne. Et la suite ?

La part des sponsors

Des sponsors qui se recrutent dans notre espace sont pointés de doigt comme étant à la base de l’affaissement de la culture congolaise. Au lieu de participer à son éclosion, se frottent les yeux et accompagnent avec abjection des artistes qu’ils encouragent dans leurs égarements.

Le pognon faisant l’affaire, on a que faire de  l’éducation de la population se disent-ils alors.

Aux bêtises, bassesses et autres vices véhiculés par des artistes musiciens congolais, les sponsors, complices, ne répondent plus qu’en applaudissant frénétiquement.

Et comme récompense, ils n’hésitent pas à débloquer des fonds pour leur acheter des maisons, des voitures et autres biens de valeur.

Quelle qui se moque-t-on si ce n’est de la population qui, journellement, gobe des insanités que ces musiciens déversent à travers leurs oeuvres et qui sont accompagnées des scènes obscènes de la danse. Ces danses même aux titres chimériques que nous ne pourrons citer ici par commodité.

L’implication da la diaspora

Devant ce tableau désolant, les artistes musiciens congolais de la diaspora (Europe-Etats-Unis-Canada) tapent du poing sur la table par rapport à cette déviation que vient de prendre l’art d’Orphée en RDC.

Pour mettre un terme a cette rébellion artistique, ils s’activent, à travers de nombreux studios dans des villes de leur résidence à enregistrer des oeuvres qui replaceront la chanson congolaise sur le piédestal de la bonne dotation afin qu’en triomphe, elle puisse retrouver ses lettres de noblesse perdues depuis plus de deux décennies déjà.

L’Avenir

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