Théophile Mbemba aboie en vain pour la fermeture des extensions des universités privées non en règle qui continuent tout de même à fonctionner !

L’interdiction décidée par le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire privés Théophile Mbemba de fermer ces établissements non viables et privés serait bafouée par les chefs des dits établissements.

Dura lex sed lex, dit on en latin pour insinuer que la loi est dure mais c’est la loi. Cette dureté de la loi devrait l’être non seulement pour ceux contre qui la loi est prise, mais aussi pour ceux qui la prennent. Mais dans le cas d’espèce, la réalité semble ramer dans un courant contraire. En effet nous devrions rappeler qu’à l’aube de l’ouverture de la rentrée académique 2015-2016, Théophile BEMBA FUNDU, Ministre ayant dans ses attributions l’Enseignement Supérieur et Universitaire annonçait d’abord, puis signait quelques jours plus tard, un arrêté ministériel fermant bon nombre d’instituts supérieurs et universitaires non viables.

La mesure telle qu’annoncée était plus que salvatrice dans ce domaine où il faut être suffisamment exigeant car l’avenir de la RDC en dépend. Cependant, aujourd’hui, plus de dix jours après cette décision, rien sur terrain ne semble corroborer la décision du Ministre. Certains des instituts supérieurs et universités fermés continuent à vaquer paisiblement à leurs occupations sans crainte ni vergogne. Dans la ville de Mbuji-Mayi par exemple, si les étudiants de l’Institut Facultaire des Sciences de l’information et de la Communication ont rejoint des établissements viables et non concernés par la mesure, l’Institut Universitaire du Congo a quant à lui, bien que repris sur la décision de Théophile BEMBA, décidé de poursuivre ses activités sans désemparer.

A ce sujet, des communiqués pullulent même à travers divers organes de la presse locale invitant les étudiants à aller prendre leurs inscriptions et aborder les études dans toutes les disciplines de leur choix. A la question de savoir pourquoi cette institution s’entête et demeure à fonctionner dans l’illégalité, les autorités académiques de l’établissement préfèrent botter en touche, se cachant derrière une notification de la décision de fermeture qui ne leur à jamais été faite. De ce point de vue, l’on est en droit de se demander à qui incombe la faute s’il est vrai que l’exécution de la décision du Ministre est subordonnée à la notification aux institutions concernées, pourquoi l’administration de l’ESU n’a pas voulu faire diligence au bien de la formation de la jeunesse congolaise ?

N’est ce pas là une manière de vouloir à la fois une chose et son contraire ? Si tel est déjà le cas à Mbuji-Mayi, que dire alors du reste du pays ? Quelles sont les mesures d’encadrement préconisées par Théophile BEMBA et ses services pour que la mesure prise soit efficace et produise les effets escomptés? Ces questions demeurent sans réponse, et entre temps, les institutions non viables se confortent dans leur position.

Entre faille administrative et mauvaise fol manifeste

L’administration de l’ESU telle que commandée par BEMBA FUNDU n’est pas à son premier imbroglio. L’on se souvient encore il y a peu, que la remise et reprise des autorités académiques à l’Université Officielle de Mbuji-Mayi avait failli tourner en spectacle des biceps car le comité sortant, bien qu’ayant sur sa table la décision de nomination des membre du nouveau comité tenait à tout à se voir d’abord être notifié avant de remettre le pouvoir aux membres du comité entrant car estimait-il, les signatures des autorités sont parfois calquées et imitées, alors rien n’attestait que cette décision sortait fraichement du bureau du Ministre.

Il avait fallu qu’on en arrive à des trafiques d’influence pour que finalement la cérémonie ait lieu, bien que dans un climat suffisamment tendu et évitable si la condition de notification avait été respectée. Curieusement, aujourd’hui qu’il faille mettre de l’ordre dans la formation de l’élite congolaise, la même chanson recommence et semble suffire inhiber les bonnes ambitions de Théophile BEMBA FUNDU. Pourtant, on le sait, le domaine de l’ESU relève exclusivement du pouvoir central. Dans ces conditions, sur terrain, aucun organe n’est guère apte à veiller sur ces genres de choses en vue de faire bousculer les choses à Kinshasa et obtenir ainsi correction de la faille administrative qu’utilisent les institutions non viables comme bouclier, alors qu’en réalité, elles se connaissent défaillantes vis-à-vis des normes légales de fonctionnement d’une institution universitaire.

Comment voulez que l’on organise une faculté de Médecine dans un établissement que ne fréquente aucun professeur dans le domaine? Et de surcroit, que l’on en arrive à créer la santé publique, l’ingénierie civile etc… dans les mêmes conditions, tout cela parce que la simple lettre de notification de la décision de fermeture? Et Si celle-ci arrivait à tomber d’ici les mois de Janvier, Mars ou Avril, que deviendraient alors tous ces étudiants inscrits? C’est alors que joue également la responsabilité de ceux la mêmes qui sont formés dans ces genres d’institutions car c’est plus qu’étonnant de voir quelqu’un s’obstiner à étudier dans un établissement qu’il sait déjà lui au départ être fermé.

Quoi qu’il en soit, la où le Ministre de l’ESU est attendu au tournant c’est au moment de l’homologation des diplômes à délivrer par ces mêmes instituts supérieurs et universités fermés. Le plus ridicule des cas serait devoir le Ministre oublier sa décision et apposer sa signature sur ces diplômes. Donc, wait and see comme nous l’ont enseigné les anglais.

Via L’Océan