Traque contre les FDLR : la Communauté internationale confiante en l’initiative des FARDC

Le lancement des opérations militaires par les FARDC n’a pas manqué d’attirer l’attention des observateurs. Ces opérations sont jugées nécessaires afin de neutraliser ce groupe armé et le contraindre à désarmer, suite à son refus de se démobiliser de manière complète et inconditionnelle dans le délai de 6 mois qui lui avait été accordé par la CIRGL la SADC.

Washington et l’Union européenne saluent l’annonce d’une offensive militaire contre les rebelles du FDLR. Mais hier au lieu d’opérations conjointes avec la Monusco, les Forces armées de RDC se disaient décidées à faire cavalier seul, au moins dans un premier temps. Le rôle des Nations unies dans cette opération reste imprécis, mais n’a pas manqué de susciter scepticisme et inquiétude.

« Que l’armée congolaise ait décidé de prendre le lead ? On ne peut que s’en féliciter, assure Abdallah Wafy, le numéro 2 de la Monusco, avant de compléter : venir en appui, c’est notre rôle ».

Officiellement, donc, tout va bien. Difficile de critiquer ouvertement une opération réclamée depuis des semaines. L’ultimatum, fixé par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) aux rebelles rwandais a en effet expiré depuis près d’un mois, et la pression était forte sur les autorités congolaises pour faire le feu contre les rebelles.

Eviter les « dégâts collatéraux »

C’est le cas de Me Kavota, porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, qui déclare soutenir l’opération, même s’il aurait souhaité qu’elle se fasse conjointement avec la Monusco. Il estime qu’il faut éviter au maximum « les dégâts collatéraux ». « Au cours des six derniers mois, précise-t-il, les FDLR ont eu le temps nécessaire pour se disséminer à travers les populations civiles et peuvent jouer l’assimilation. Il faut que  des dispositions soient prises de manière à mettre à l’abri les civils lorsque les tirs sont dirigés contre des personnes traquées. »

Les rebelles rwandais vivent mêlés à la population, et de précédentes opérations menées en 2009 avaient provoqué des centaines de milliers de déplacés. Un risque que le plan établi par la Monusco n’aurait d’ailleurs pas totalement écarté.

Pour le moment, les autorités à Kigali se sont refusées à tout commentaire à l’annonce de l’offensive contre les rebelles rwandais, ajoutant qu’à Kigali ont est « impatients ».

L’Angola satisfait du début de cette opération

Georges Chikoti, ministre angolais des affaires étrangères fait confiance aux FARDC :

« En tant que président de la CRGL, nous faisons confiance au président Joseph Kabila pour avoir fait sortir cette décision. Comme elle est sortie, nous allons régler un problème. En fait, il ne s’agit pas-il faut que les gens comprennent- d’aller maltraiter et tuer des gens. Il s’agit de les faire comprendre qu’il est temps de déposer les armes. Nous croyons que c’est important que cette opération puisse avoir lieu. Nous croyons  que l’armée congolaise a quand même la capacité de traiter cette histoire. Ensuite, les gens qui vont sortir de là vont passer forcement par le MONUSCO pour rentrer chez eux s’ils veulent rentrer au Rwanda. Donc, à un moment donné, la MONUSCO doit être associée. Nous croyons que c’est comme ça que la situation va se passer. Donc, nous  ne  sommes  pas inquiets. On fait confiance à l’armée congolaise ».

Trois mois accordés aux ex-M23 de quitter l’Ouganda

Les Forces armées de la République démocratique du Congo, (Fardc), ont annoncé le lancement d’une offensive contre les miliciens des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (Fdlr), actifs dans l’Est de la R Congo. En même temps, l’Ouganda a lancé un ultimatum aux rebelles congolais de l’ancien Mouvement du 23 Mars (M23), qui se trouvent encore sur le territoire.

Des jours de tension se profilent donc pour deux des formations rebelles qui se sont rendues protagonistes au fil des ans d’une grave crise dans ce grand pays de l’Afrique centrale.

L’offensive contre les Fdlr, a expliqué le chef d’état-major de l’armée congolaise, Didier Etumba, sera menée par les seules forces armées nationales, conformément à un plan qu’elles ont elles-mêmes défini, et par conséquent, sans la participation de la force de l’Onu présente dans le pays (Monusco), qui était déjà entrée en action dans des cas semblables.

Le commandant militaire de cette dernière, le Brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, a confirmé qu’il ne s’agirait pas d’une opération conjointe.

Mercredi, le responsable de la mission, Martin Kobler, avait néanmoins qualifié d’imminent le début de l’offensive, en appelant les combattants des Fdlr à se rendre avant et à rentrer au Rwanda.

L’attaque contre les rebelles rwandais était prévue pour le 2 janvier, à l’expiration d’un ultimatum qui leur avait été lancé.

En revanche, les membres de l’ex-M23 qui se trouvent actuellement en Ouganda disposeront d’un délai de trois mois pour passer la frontière, opération qui s’est jusque-là révélée difficile.

Au-delà de cette date, le gouvernement de Kampala menace de les livrer aux troupes de l’Onu.

Selon Paddy Ankunda, porte-parole de l’armée ougandaise, près de 800 anciens membres de cette force rebelle, défaite en 2013 par les forces congolaises et la Monusco, se trouvent encore dans le camp militaire de Bihanga, alors que 120 autres ont été reconduits à la frontière en décembre.

Officiellement, les opérations ont été ralenties par les déclarations d’un grand nombre de ces anciens rebelles, qui redoutent pour leur sécurité une fois qu’ils seront rentrés au Congo.

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