Le président Joseph Kabila Kabange a décidé le dimanche 15 février 2015 de renoncer à l’appui attendu de la Monusco pour les opérations de désarmement force des FDLR. C’était au cours d’une rencontre au Palais de la Nation avec les diplomates accrédités en RDC. La souveraineté de la RDC était à la base du refus du chef de l’Etat. Le lendemain de cette rencontre, c’est-à-dire le lundi 16 février à son cabinet de travail, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga est revenu sur cette importante décision au cours d’un point de presse. Il a notamment assuré la détermination du gouvernement de poursuivre le désarmement avec ou sans l’appui de la Monusco : « La mise à l’index de deux officiers supérieurs, présumés auteurs de violations des droits de l’homme, revient à ne pas prendre au sérieux les institutions congolaises qui sont leurs partenaires ». Tout se passe comme si l’objectif poursuivi était de faire croire aux Congolais et au monde entier que la RDC était incapable de prendre en mains et de résoudre seule ses problèmes de sécurité, a renchéri Lambert Mende qui a évoqué les attitudes et les comportements décriés de certains diplomates accrédités en RDC de cesser de considérer la RDC comme un pays conquis. Cependant, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga a précisé que la RDC n’entend pas évoluer en autarcie et que la position congolaise ne concerne pas les autres missions dévolues à la Monusco.
Lambert Mende, a par ailleurs, profité de cette rencontre avec la presse pour dire que les FDLR ont déjà été désarmés par la force dans le cadre de l’opération « Sukola II » menée par les FARDC, sans l’appui de la Monusco. Quelques centaines d’éléments des FDLR ont été désarmés et des interrogatoires sont menés. Cependant, il appartient à l’Etat-major des FARDC le soin de dresser le bilan de l’opération le moment venu ! Toutefois le porte-parole du gouvernement a soutenu que la Monusco a la latitude, au regard de son mandat, de mener une opération parallèle contre les FDLR dans le grand Kivu sans les FARDC. Il a reconnu que le nombre des FDLR qui était de plusieurs dizaines de milliers en RDC, il y a une dizaine d’années, est réduit aujourd’hui à un millier d’individus à peine. Cette diminution drastique est due au retour volontaire de nombreux rebelles dans leur pays, le Rwanda et aux fortes pressions militaires exercées par les troupes régulières congolaises.
L’autre son de la cloche
Il sied de rappeler que dans une déclaration faite depuis New-York, les Nations unies, à travers un haut responsable, avaient décidé de faire « une pause » dans leur soutien aux préparatifs des FARDC à partir de 13 février 2015 étant donné que la RDC n’était pas en mesure de remplacer deux généraux avec lesquels elles refusent de travailler. Ces deux généraux sont le général Bernard Mandevu, chef de l’opération « Sukola II », chargé de lutter contre les groupes armés dans le sud du Nord-Kivu et le général Sikabwe Fall, chef de la Région militaire du Nord-Kivu.
A Kinshasa, la réaction de la Monusco ne s’était pas fait attendre ! Son porte-parole, M Charles Bambara, son porte-parole a déclaré à Radio Okapi que « la Monusco a suspendu temporairement son soutien à cette opération après une controverse entre elle et le gouvernement congolais autour de la nomination de ces deux généraux ». L’ONU affirme que ses règles internes ne l’autorisent pas à collaborer avec ces deux officiers.
Ce désaccord va assurément profiter aux FDLR et à Kigali. Toutefois, une solution rapidement trouvée pour les deux partenaires est fort attendue et souhaitée !