Tshisekedi et Kabila appelés à fixer l’opinion

CACH

La Rd-Congo va mal. Elle avance lentement mais surement vers une implosion généralisée. En cause, la coalition au pouvoir chapeautée par le Fcc et le Cach, deux alliés que tout divise mais qui s’obstinent à faire semblant de marcher ensemble. A quelques jours de la rentrée parlementaire prochaine au cours de laquelle les deux parties ont promis de déployer leurs grosses artilleries pour un assaut final, le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila sont appelés à désamorcer la bombe en fixant l’opinion avant que le pays ne prenne feu.

Cet appel de la majorité du peuple congolais trouverait son fondement dans le cadre du comité de suivi dont la composition a été actualisée dernièrement. Les va-t’en guerre ont été remplacés par des délégués supposés capables de dialoguer pour aplanir tous les points de divergence qui perturbent le
bon fonctionnement des institutions de la République.

Au nombre de ces divergences récurrentes figurent le non respect des clauses des accords dits de Kingakati, le renouvellement de la Ceni et de la loi électorale. Le premier point concerne la mise en action de la machine judiciaire qui, selon le Fcc, se serait transformée en rouleau compresseur pour les lieutenants de Joseph Kabila dont le passé n’est pas catholique. Il s’agit de la fameuse clause qui interdit de fouiner dans le passé du régime précédent. Or, des dossiers judiciaires seraient ouverts et d’autres en préparation contre Joseph Kabila, sa famille et ses proches collaborateurs. Ce qui n’est pas du goût du Fcc mis sur le grill depuis la chute de Tunda Ya Kasende, ancien ministre de la Justice, en représailles au départ tonitruant de Jean Marc Kabund wa Kabund, président a.i de l’Udps, du perchoir de l’Assemblée nationale.

Le point de divergence qui risque de mettre à feu et à sang la RDC au cours de la session parlementaire voulue de tous les enjeux et dangers, reste sans nul doute, la Ceni et la nouvelle loi électorale qui doit changer le mode de scrutin pour les prochaines échéances électorales. La désignation de même que
l’entérinement à la sauvette de Ronsard Malonda comme remplaçant de Corneille Nangaa à la
tête de la centrale électorale a failli mettre à l’arrêt la marche de la République mais aussi marquer la fin de la coalition au pouvoir. Le spectre de la dissolution de l’Assemblée a survolé le ciel politique congolais pendant de longues semaines du fait des victimes des manifestations anti-Malonda à travers le pays.

Sans s’avouer vaincu, le Fcc a annoncé tambour battant qu’il n’accepterait pas que l’on remette sur le tapis le débat sur l’entérinement de Ronsard Malonda. Il a également prévenu qu’il jouera des coudes et des hanches pour que le nouveau président de la République soit élu au suffrage indirect. A ce sujet, les raisons sont faciles à deviner. Jouissant d’une majorité parlementaire confortable, le Fcc compte dessus pour réaliser un passage en force et faire revenir au pouvoir Joseph Kabila. Un président de la Ceni qu’il ne contrôle pas de même qu’un mode de scrutin qui renforce le pouvoir du souverain primaire lui seront fatals.

Seulement voilà. Le jeu étant dévoilé, le Cach, à travers l’Udps, n’entend pas se faire prendre comme un
mouton. Il s’est mis à sensibiliser le peuple congolais contre le coup de force que prépare le Fcc, le préparant à se prendre en charge le moment venu. Or, ce moment n’est plus lointain, c’est le 15 septembre prochain. Raison pour laquelle d’aucuns appellent à la prise de conscience du chef de
l’Etat et de son allié aux fins d’accélérer les travaux préparatoires du comité de suivi pour une rencontre au sommet à même de désamorcer la bombe déjà armée et prête à exploser à tout moment. Personne n’est à l’abri, il y va du salut de tout un pays rongé depuis des décennies par des conflits internes (armés et politiques) interminables. Félix Tshisekedi et Joseph Kabila doivent fixer l’opinion par une déclaration conjointe avant que le pire n’arrive. Cela devrait intervenir avant l’ouverture de la
session parlementaire prochaine.

A bon entendeur, salut !