Tueries à Beni – Butembo : ADF ou M23 bis?

Toutes les langues déplorent la recrudescence des tueries, enlèvements et autres exactions sur des civils dans la région de Beni – Butembo, dans la province du Nord-Kivu, récemment sortie d’une guerre meurtrière animée essentiellement par la rébellion rwandaise de M23. Les sources officielles nationales et internationales pointent du doigt les éléments de la rébellion islamiste ougandaise des ADF. Un mouvement récemment vaincu par l’armée nationale congolaise avec l’appui significatif des Casques-bleus de la MONUSCO. Une fois de plus, tout le monde a reconnu la réduction drastique de la puissance de feu de cette rébellion taillée en pièces par la coalition ; ce qui justifie certes le recours à la guérilla actuellement. Les assaillants de Beni surgissent par groupuscules et sèment la terreur en un temps record, avant de se dissoudre dans la nature, singulièrement dans le parc des Virunga voisin.
Au-delà de la comptabilité macabre et des cérémonies funéraires, une interrogation taraude les esprits dans cette partie du pays : pourquoi les rebelles ougandais usent-ils actuellement d’une cruauté sans référence dans leur passé de plus de deux décennies dans ce pays ? De fil en aiguille, l’on débouche sur des hypothèses qui rapprochent le modus operandi des Rwandais de M23 à celui attribué actuellement aux éléments ADF. Dans sa livraison 745b, LA REPUBLIQUE avait évoqué le possible rapprochement entre des éléments rwandais de M23 et ceux ougandais qui opéreraient sous le seau des ADF. Au fil du temps et du déroulement des événements, il n’est pas exclu que le quotidien ait eu, avant le plus grand nombre, la vérité sur le coup fourré de Beni. Le prétexte des ADF pourra se révéler un arbre qui couvre la foret du complot contre le retour de la tranquillité dans la sous région des Grands Lacs. Plusieurs sources attestent de l’activisme des elements rwandais dans cette partie de la RDC ou ils capitalisent toute opportunite a meme de semer la desolation, les troubles, la crise psychologique, etc.
L’intensité de la violence aveugle – en décapitant des bébés de 7 mois – rappelle à la lettre l’esprit des artisans de l’ensevelissement des femmes vivantes, toujours dans la province du Nord-Kivu. Comme à cette époque-la, les habitants de Beni sont contraints à l’exil dans la Province Orientale, en attendant que, comme l’avait promis le ministre des Médias, l’armée nationale réajuste son action à la nouvelle donne. En attendant, la population locale se réorganise pour l’autodéfense populaire, avec à la clé la formation de groupes armés communément appelés Mai-Mai.
A moins pour le gouvernement et la MONUSCO de réagir dans la promptitude, la formule d’autodéfense, si elle se consolide, ramènera la crise congolaise à la case de départ. Avec la présence de M23 bis et la résurgence des groupes d’autodéfense, le décor sera de nouveau planté pour la sempiternelle palabre ayant toujours permis aux rebelles d’infiltrer les institutions publiques, avec la bénédiction de la fameuse communauté internationale. Il semble que dans les coulisses, les uns et les autres caressent le souhait du retour aux troubles, véritables mamelles ou s’abreuvent des maffieux qui se recrutent au sein de la communauté nationale, étrangère, voire des institutions internationales.

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