Violence en RDC: RSF appelle au respect du droit à informer

Violence en RDC: RSF appelle au respect du droit à informer

Reporters sans frontières (RSF) a appelé mardi au respect du droit d’informer au Kasaï, région enclavée du centre de la République démocratique du Congo (RDC) et théâtre de violences meurtrières depuis plusieurs mois.

« Nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter le droit des journalistes à enquêter et à informer la population congolaise et le monde des atrocités au Kasaï-central », écrit l’organisation de défense de la presse dans un communiqué.

« Témoins essentiels », les journalistes « doivent pouvoir travailler librement afin d’informer et de dénoncer ces massacres de population qui se déroulent en toute impunité », ajoute RSF.

Trois vidéos ont été diffusées ces derniers jours sur internet, mettant en cause la brutalité des forces de l’ordre au Kasaï alors que l’ONU y reproche à l’armée et à la police congolaises un usage « disproportionné » de la force face à un ennemi responsable de son côté d' »atrocités ».

Le Kasaï-central est l’épicentre de la rébellion Kamwina Nsapu, qui déstabilise les trois province du Kasaï depuis septembre. Les violences dans la région ont fait au minimum 200 morts depuis cette date.

Déplorant que le gouvernement de Kinshasa ait qualifié de « montage » la première de ces vidéos non authentifiées mettant en cause des soldats congolais dans un massacre de villageois non armés, ou simplement de lance-pierres et de bâtons, RSF juge que le simple fait d’évoquer le déchaînement de violence au Kasaï est, « à ce jour, une cause immédiate de menaces ».

Selon leur témoignage recueilli par l’AFP, deux journalistes travaillant au Kasaï ont dû se mettre à l’abri et quitter leur lieu habituel de travail et de résidence après avoir reçu des menaces de mort, l’un d’un officier qui lui reprochait d’avoir diffusé des informations sur des opérations militaires en cours, et l’autre de la rébellion qui l’accusait d’être en intelligence avec l’armée.

RSF mentionne le cas de deux autres journalistes travaillant dans la région ayant fait l’objet de menaces, le premier de la part d’un responsable provincial d’un service de sécurité « pour avoir évoqué les violences » dans la région et le second que des miliciens auraient menacé de le décapiter.