Violences au Kasaï: un chef tribal décapité, son épouse égorgée

Les cadavres d’un chef traditionnel et de son épouse ont été retrouvés, 48 heures après leur enlèvement par des miliciens au Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo, a indiqué mardi un responsable local.

« Le chef Badibanga Kamenga et son épouse ont été enlevés dimanche par des jeunes qui se sont présentés comme des miliciens Kamwina Nsapu. Le corps du chef a été découvert sans tête et sans bras droit. Sa femme a été égorgée », a déclaré à l’AFP Édouard Ntumba, bourgmestre de la commune de Kananga.

Selon M. Ntumba, « les jeunes miliciens Kamwina Nsapu accusaient ce chef coutumier de les avoir dénoncés auprès de l’armée ». Le 8 janvier, l’armée congolaise avait démantelé un camp de ces miliciens à Kantole, un village situé à environ 30 km de Kananga, grande ville du Kasaï.

En guise de représailles, le fils du chef défunt a incendié 40 maisons d’un village voisin où « quatre personnes ont été enlevées lors de cette opération », selon la même source.

La région du Kasaï a basculé dans les violences en septembre 2016, un mois après la mort de Kamwina Nsapu, chef tribal tué dans une opération militaire, après s’être opposé au pouvoir de Kinshasa.

Ces violences, impliquant miliciens, soldats et policiers, ont causé la mort de plus de 3.000 personnes, d’après l’Église catholique et le déplacement d’environ 1,4 million personnes, selon l’ONU.

Après une accalmie, de nouveaux épisodes de violences sont rapportés dans cette région depuis quelques semaines.

(AFP 14/02/18)