La ministre congolaise des Droits humains a souhaité que les violences policières de dimanche à Kinshasa « soient punies » dans un entretien diffusé mardi par Radio France internationale (RFI) où elle ajoute « ne pas comprendre comment les forces de l’ordre décident d’ouvrir le feu ».
Dans le même temps sur la télévision d’État congolaise, un porte-parole du gouvernement a salué le « comportement professionnel de la police » en rendant compte d’un conseil des ministres lundi en présence du président Joseph Kabila.
Dimanche, au moins six personnes ont été tuées à Kinshasa d’après les Nations unies dans la répression de marches contre le pouvoir, interdites par les autorités, qui font état de deux morts.
« Au-delà des condamnations, il faut que les auteurs de ces actes soient punis et poursuivis par la justice congolaise », a déclaré à RFI la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, qui se trouvait à Paris ces derniers jours.
« Il n’y a aucune explication. Je ne peux pas comprendre comment des forces de l’ordre décident d’ouvrir le feu. Les auteurs de ces actes ne resteront pas impunis », a poursuivi Mme Mushobekwa interrogé sur le cas d’une jeune femme tuée par les forces de sécurité d’un tir de rafale à l’entrée de la paroisse Saint-François de Salles dans la commune de Kintambo.
La ministre a réagi aux cas des observateurs des Nations unies molestés par les forces de l’ordre, d’après l’ONU: « Le gouvernement ne peut pas tolérer qu’on s’en prenne au personnel de l’ONU qui est là pour nous accompagner ».
Le gouvernement a salué « le dévouement des agents de l’ordre » dans son compte-rendu du Conseil des ministres au lendemain des événements.
L’exécutif a dénoncé « des casseurs et autres badauds venus à la rescousse des manifestants qui ont agressé les agents de l’ordre et caillassé les véhicules de la police nationale congolaise », selon le compte-rendu lu par le porte-parole par intérim Félix Kabange Numbi.
« Des enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités en rapport avec ces malheureux cas de décès constatés », selon le compte-rendu.
« Ces manifestations visent à torpiller le processus électoral pour lequel la République a investi d’énormes moyens », accuse le gouvernement.
Les marches étaient organisées à l’appel d’un collectif catholique qui demande au président Kabila – dont le second mandat a pris fin le 20 décembre 2016 – de dire publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat, ce que lui interdit la Constitution.