L’Eglise catholique au Congo est montée au créneau, ce mardi, après la répression des marches à l’appel du Comité des laïcs chrétiens. L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Monsengwo, a parlé de barbarie pour les actes posés par les forces de sécurité, tirs à balles et réels et à bout portant, vols dans les églises, et ce alors que la police assure n’avoir fait aucun mort dans le cadre de ces manifestations et avoir agi avec professionnalisme. La Conférence épiscopale et la Nonciature ont également communiqué. Trois textes pour trois institutions, chacune est restée dans son rôle pour défendre l’Eglise qui fait l’objet de critiques du camp présidentiel.
L’indignation, c’est le Cardinal Monsengwo qui l’a porté. Des mots très durs à l’égard des forces de sécurité pour « dénoncer, condamner, stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme qui traduisent malheureusement ni plus ni moins que la barbarie ». L’archevêque de Kinshasa parle d’un accord politique de la Cenco « violé volontairement », « d’intérêts occultes, comme par exemple, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles ». « Nous voulons un Congo des valeurs et pas des antivaleurs », conclut l’archevêque de Kinshasa.
La Cenco – elle – avait choisi un autre angle d’attaque. Dans son communiqué, la Conférence épiscopale a dénoncé des manœuvres visant à diviser l’épiscopat. En ligne de mire, ses paroles déformées par certains médias ou acteurs en amont de ces marches visant à donner l’impression qu’un évêque ou un autre était contre ces initiatives. Mais son secrétaire général, l’Abbé Nshole, est formel : les évêques sont unanimes et aucun n’a désapprouvé ces marches.