De violents combats ont éclaté mardi dans l’est de la République démocratique du Congo après une incursion de l’armée rwandaise en territoire congolais, a appris mercredi l’AFP de sources militaires congolaises.
« Nos troupes ont mené des combats sur le sol congolais à la frontière avec le Rwanda au pied du mont Nikeno », dans le territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu (est), a déclaré à l’AFP le major Guillaume Djike, un porte-parole de l’armée congolaise.
« Il y a eu des morts de part et d’autre », a déclaré à l’AFP un haut gradé de l’armée de la RDC, sous couvert d’anonymat.
Il semble s’agir d’un problème de démarcation frontalière et le mécanisme conjoint de vérification des frontières (une structure régionale basée à Goma, capitale du Nord-Kivu) a été saisi pour enquête.
Le mont Nikeno, où se sont déroulés les combats, est situé à environ 200 mètres de la frontière entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.
Selon une source militaire dans la région, les FARDC (armée congolaise) en patrouille se sont heurtés à des positions de l’armée rwandaise à une centaine de mètres à l’intérieur de la RDC. Il y a eu échange de tirs, puis Kigali et Kinshasa se sont parlés.
L’armée avait d’abord cru se battre contre des ex-M23, avant de constater que c’était des soldats de l’armée rwandaise, a expliqué le major Djike.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est le dernier avatar de la rébellion à dominante tutsi soutenue par le Rwanda et l’Ouganda en RDC. Il avait été vaincu par les FARDC appuyées par les Casques bleus en 2013, après dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu.
Plusieurs centaines de ses combattants avaient alors trouvé refuge en Ouganda, où ils ont été cantonnés dans la base militaire de Bihanga et au Rwanda.
L’Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des dizaines des groupes armés soutenus parfois par des pays voisins se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.