Virus Zika : les symptômes à connaître, le lien avec la myélite et la microcéphalie

ZIKA – Si les symptômes n’apparaissent pas toujours, le virus Zika peut être dangereux pour les femmes enceintes et leur bébé. Un lien a aussi été prouvé avec le syndrome de Guillain-Barré, la microcéphalie et la myélite.

Depuis l’apparition de la maladie en mai dernier au Brésil, le virus Zika s’est propagé dans plusieurs pays du continent américain et menace aujourd’hui l’Europe. Parmi les territoires français, la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe et Saint-Martin sont maintenant touchés et Marisol Touraine a recommandé aux femmes enceintes de reporter leurs voyages dans les zones à risque et aux personnes exposées d’utiliser un préservatif. Mais pourquoi le virus Zika est-il si dangereux pendant la grossesse et pour le bébé ? Quels sont les symptômes et les modes de transmission ? Peut-il se propager en France métropolitaine ? Existe-t-il un lien avec la myélite ?

La maladie se rapproche de la dengue ou de la fièvre jaune. Elle ne peut pas se transmettre d’humain à humain – bien que de rares cas de transmission sexuelle aient été signalés – mais par l’intermédiaire d’une piqûre de certains moustiques, notamment le moustique-tigre reconnaissable à son corps noir et ses rayures blanches. En général, le virus Zika n’est pas dangereux et le patient guérit spontanément. Lorsque des symptômes apparaissent, ils s’apparentent à ceux de la grippe. Toutefois, des complications peuvent se manifester, neurologiques – notamment le syndrome de Guillain-Barré (SGB) – ou congénitales (microcéphalie) chez le bébé.

Zika et transmission par le moustique-tigre : comment le reconnaître

Le virus Zika se transmet principalement via la piqûre d’un moustique Aedes aegypti et Aedes albopictus lui même contaminé. Ce dernier est reconnaissable à ses rayures blanches sur son corps noir et notamment à une ligne longitudinale qui traverse son thorax. C’est cette ligne qui le distingue de son proche cousin, le moustique Aedes aegypti, qui arbore lui un dessin en forme de lyre. Malgré ces indications, le moustique-tigre reste difficile à reconnaître. Et pour cause, il ne mesure que 5 mm, il est donc plus petit qu’une pièce de cinq centimes. Pour l’identifier à coup sûr, il faudra donc l’écraser. Le moustique-tigre a un vol assez lent, ce qui devrait faciliter cette opération. Autre indication, il s’agit d’un moustique diurne particulièrement actif au lever du jour et au crépuscule et de mai à novembre.

Pour tenter de combattre le moustique-tigre, les pays d’Amérique latine recourent à plusieurs solutions naturelles utilisant la faune et la flore présente sur place. Ainsi, dans une vingtaine de villages du Salvador, les poissons zambos mangent les larves et permettent ainsi de contrôler le nuisible. Autre solution : un insecticide naturel créé au Pérou en 1992 contenant des noix de coco, du manioc, des asperges et des pommes de terre. Une fois de plus, il permet de prendre le problème à la racine en tuant les larves de plusieurs espèces de moustiques. Il est déjà utilisé en Guyane, au Honduras et au Pérou. Enfin, plus étonnant, en Colombie, des moustiques sont utilisés pour combattre Zika. Ils sont porteurs de la bactérie Wolbachia qui empêche le virus de se développer dans l’organisme de l’insecte. Au Brésil et au Panama, les moustiques mâles sont génétiquement modifiés pour que leur progéniture soit incapable de se reproduire.

Il arrive très rarement que le virus Zika se transmette par voie sexuelle. L’inquiétude a été relancée début février lorsqu’un cas a été signalé au Texas, aux Etats-Unis. Un homme s’étant rendu au Venezuela aurait contracté la maladie puis l’aurait transmise à sa partenaire sexuelle alors qu’elle n’avait pas quitté le territoire américain. Depuis, quatorze autres cas de femmes qui auraient pu être contaminées par voie sexuelle sont étudiés de l’autre côté de l’Atlantique. En France, un cas de transmission sexuelle a été confirmé par Marisol Touraine le 27 février. Une femme – qui n’était pas enceinte – a été infectée après avoir eu des rapports sexuels avec son compagnon qui revenait d’un voyage au Brésil. Elle « a présenté des signes très classiques de la maladie » mais « n’a pas été hospitalisée et se porte bien », a précisé la ministre de le Santé.

Une situation similaire avait déjà été constatée en 2008. Un biologiste américain aurait transmis le virus Zika à sa femme après être revenu d’une mission au Sénégal. Lors d’une audition par la commission des affaires sociales à l’Assemblée, Marisol Touraine a estimé que la transmission par voie sexuelle était « probable » tout en ajoutant que « les données scientifiques sont trop peu nombreuses pour évaluer son importance ». Le virus est encore mal connu et la cause de la contamination n’est pas encore parfaitement établie. C’est pour cela que la ministre a recommandé aux hommes s’étant rendus dans des zones infectées de porter un préservatif.

Par mesure de précaution, Marisol Touraine a aussi annoncé début février que le contrôle des dons du sang sera renforcé. « Quelqu’un qui revient d’une zone où il y le virus Zika ne peut pas donner son sang avant 28 jours et, sur place, dans les départements français d’Amérique, tous les dons du sang sont testés », a-t-elle expliqué sur Europe 1-Le Monde-iTélé. Le Canada et la Grande-Bretagne ont pris des mesures semblables.

Les symptômes du virus Zika

Lorsqu’une personne est contaminée par le virus Zika, des symptômes n’apparaissent pas obligatoirement. Peu ou pas de signes sont visibles « dans une très grande majorité des cas », indique même le ministère de la Santé, dans un proportion de 70 à 80 %, selon le Haut conseil de la santé publique. Dans le cas inverse, les symptômes apparaissent 3 à 12 jours après la piqûre par le moustique. Ils s’apparentent le plus souvent à ceux détectés lors d’un état grippal (fièvre légère, maux de tête, courbatures) accompagné d’éruptions cutanées. Une conjonctivite ou une douleur derrière les yeux peut également apparaître. Enfin, il arrive que le patient souffre d’un œdème des mains ou des pieds.

Du fait de ces symptômes faibles, le patient ne se rend souvent pas compte qu’il est infecté, ce qui est problématique dans le cas d’une femme enceinte. La maladie peut être diagnostiquée grâce à un prélèvement sanguin ainsi qu’un prélèvement d’urine dans le but de rechercher le génome du virus, explique l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Il est alors parfois utile de confirmer le diagnotic par un autre examen par résiologie. Le Centre national de référence des arboviroses de Marseille est le seul laboratoire capable de détecter les anticorps du virus Zika avec cette méthode, précise l’Inpes.

Virus Zika : danger en cas de grossesse et microcéphalie du bébé

Si la maladie n’est pas dangereuse en soi – personne n’en est mort jusqu’à présent- elle peut provoquer de graves complications chez le fœtus. Les femmes enceintes infectées par le virus Zika peuvent en effet donner naissance à un enfant souffrant de microcéphalie.  Cette anomalie est caractérisée par une taille de crâne inférieure à la normale et un retard mental. Les femmes enceintes sont particulièrement exposées durant les deux premiers trimestres de la grossesse.

Le lien entre microcéphalie et virus Zika a été prouvé par un groupe de scientifiques. Leur étude a été publiée début mars dans la revue américaine Cell Stem Cell. D’après ces recherches, le virus détruit le cortex cérébral en infectant les cellules-souches à son origine, empêchant ainsi les nouvelles cellules de se diviser normalement. Une augmentation anormale du nombre de cas de microcéphalie a été constatée fin 2015 au Brésil et en Polynésie française, des zones où le virus Zika est réapparu à cette période. Ainsi, 3174 cas suspects ont été rescensés au Brésil début janvier 2016 contre 150 par an entre 2010 et 2014. Plusieurs indices laissaient donc à penser aux autorités sanitaires qu’il existait un lien entre l’infection de la mère par le virus Zika et la malformation du bébé.

Le virus Zika pourrait également s’attaquer au cerveau des adultes avec un risque de coma. Il a en effet été retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien d’un homme de 81 ans atteint d’une méningoencéphalite, une dangereuse inflammation du cerveau et des méninges. Cet homme était « en parfaite santé » et revenait d’une croisière dans le Pacifique. Il a été hospitalisé le 10 janvier 2016 avant de tomber dans le coma le lendemain. Il a finalement retrouvé l’ensemble de ses capacités en 38 jours après sa sortie des soins intensifs, sans traitement. Il ressent toujours une légère faiblesse au bras gauche. Un rapport sur son cas a été publié dans la revue américaine New England Journal of Medecine.

Virus Zika : les symptômes à connaître, le lien avec la myélite et la microcéphalie

Depuis l’apparition de la maladie en mai dernier au Brésil, le virus Zika s’est propagé dans plusieurs pays du continent américain et menace aujourd’hui l’Europe. Parmi les territoires français, la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe et Saint-Martin sont maintenant touchés et Marisol Touraine a recommandé aux femmes enceintes de reporter leurs voyages dans les zones à risque et aux personnes exposées d’utiliser un préservatif. Mais pourquoi le virus Zika est-il si dangereux pendant la grossesse et pour le bébé ? Quels sont les symptômes et les modes de transmission ? Peut-il se propager en France métropolitaine ? Existe-t-il un lien avec la myélite ?

La maladie se rapproche de la dengue ou de la fièvre jaune. Elle ne peut pas se transmettre d’humain à humain – bien que de rares cas de transmission sexuelle aient été signalés – mais par l’intermédiaire d’une piqûre de certains moustiques, notamment le moustique-tigre reconnaissable à son corps noir et ses rayures blanches. En général, le virus Zika n’est pas dangereux et le patient guérit spontanément. Lorsque des symptômes apparaissent, ils s’apparentent à ceux de la grippe. Toutefois, des complications peuvent se manifester, neurologiques – notamment le syndrome de Guillain-Barré (SGB) – ou congénitales (microcéphalie) chez le bébé.

Zika et transmission par le moustique-tigre : comment le reconnaître

Le virus Zika se transmet principalement via la piqûre d’un moustique Aedes aegypti et Aedes albopictus lui même contaminé. Ce dernier est reconnaissable à ses rayures blanches sur son corps noir et notamment à une ligne longitudinale qui traverse son thorax. C’est cette ligne qui le distingue de son proche cousin, le moustique Aedes aegypti, qui arbore lui un dessin en forme de lyre. Malgré ces indications, le moustique-tigre reste difficile à reconnaître. Et pour cause, il ne mesure que 5 mm, il est donc plus petit qu’une pièce de cinq centimes. Pour l’identifier à coup sûr, il faudra donc l’écraser. Le moustique-tigre a un vol assez lent, ce qui devrait faciliter cette opération. Autre indication, il s’agit d’un moustique diurne particulièrement actif au lever du jour et au crépuscule et de mai à novembre.

Un moustique-tigre lors d’une piqûre. © Marco Uliana/Fotolia

Pour tenter de combattre le moustique-tigre, les pays d’Amérique latine recourent à plusieurs solutions naturelles utilisant la faune et la flore présente sur place. Ainsi, dans une vingtaine de villages du Salvador, les poissons zambos mangent les larves et permettent ainsi de contrôler le nuisible. Autre solution : un insecticide naturel créé au Pérou en 1992 contenant des noix de coco, du manioc, des asperges et des pommes de terre. Une fois de plus, il permet de prendre le problème à la racine en tuant les larves de plusieurs espèces de moustiques. Il est déjà utilisé en Guyane, au Honduras et au Pérou. Enfin, plus étonnant, en Colombie, des moustiques sont utilisés pour combattre Zika. Ils sont porteurs de la bactérie Wolbachia qui empêche le virus de se développer dans l’organisme de l’insecte. Au Brésil et au Panama, les moustiques mâles sont génétiquement modifiés pour que leur progéniture soit incapable de se reproduire.

Il arrive très rarement que le virus Zika se transmette par voie sexuelle. L’inquiétude a été relancée début février lorsqu’un cas a été signalé au Texas, aux Etats-Unis. Un homme s’étant rendu au Venezuela aurait contracté la maladie puis l’aurait transmise à sa partenaire sexuelle alors qu’elle n’avait pas quitté le territoire américain. Depuis, quatorze autres cas de femmes qui auraient pu être contaminées par voie sexuelle sont étudiés de l’autre côté de l’Atlantique. En France, un cas de transmission sexuelle a été confirmé par Marisol Touraine le 27 février. Une femme – qui n’était pas enceinte – a été infectée après avoir eu des rapports sexuels avec son compagnon qui revenait d’un voyage au Brésil. Elle « a présenté des signes très classiques de la maladie » mais « n’a pas été hospitalisée et se porte bien », a précisé la ministre de le Santé.

Une situation similaire avait déjà été constatée en 2008. Un biologiste américain aurait transmis le virus Zika à sa femme après être revenu d’une mission au Sénégal. Lors d’une audition par la commission des affaires sociales à l’Assemblée, Marisol Touraine a estimé que la transmission par voie sexuelle était « probable » tout en ajoutant que « les données scientifiques sont trop peu nombreuses pour évaluer son importance ». Le virus est encore mal connu et la cause de la contamination n’est pas encore parfaitement établie. C’est pour cela que la ministre a recommandé aux hommes s’étant rendus dans des zones infectées de porter un préservatif.

Par mesure de précaution, Marisol Touraine a aussi annoncé début février que le contrôle des dons du sang sera renforcé. « Quelqu’un qui revient d’une zone où il y le virus Zika ne peut pas donner son sang avant 28 jours et, sur place, dans les départements français d’Amérique, tous les dons du sang sont testés », a-t-elle expliqué sur Europe 1-Le Monde-iTélé. Le Canada et la Grande-Bretagne ont pris des mesures semblables.

Les symptômes du virus Zika

Lorsqu’une personne est contaminée par le virus Zika, des symptômes n’apparaissent pas obligatoirement. Peu ou pas de signes sont visibles « dans une très grande majorité des cas », indique même le ministère de la Santé, dans un proportion de 70 à 80 %, selon le Haut conseil de la santé publique. Dans le cas inverse, les symptômes apparaissent 3 à 12 jours après la piqûre par le moustique. Ils s’apparentent le plus souvent à ceux détectés lors d’un état grippal (fièvre légère, maux de tête, courbatures) accompagné d’éruptions cutanées. Une conjonctivite ou une douleur derrière les yeux peut également apparaître. Enfin, il arrive que le patient souffre d’un œdème des mains ou des pieds.

Du fait de ces symptômes faibles, le patient ne se rend souvent pas compte qu’il est infecté, ce qui est problématique dans le cas d’une femme enceinte. La maladie peut être diagnostiquée grâce à un prélèvement sanguin ainsi qu’un prélèvement d’urine dans le but de rechercher le génome du virus, explique l’Institut national  Français de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Il est alors parfois utile de confirmer le diagnotic par un autre examen par résiologie. Le Centre national de référence des arboviroses de Marseille est le seul laboratoire capable de détecter les anticorps du virus Zika avec cette méthode, précise l’Inpes.

Virus Zika : danger en cas de grossesse et microcéphalie du bébé

Si la maladie n’est pas dangereuse en soi – personne n’en est mort jusqu’à présent- elle peut provoquer de graves complications chez le fœtus. Les femmes enceintes infectées par le virus Zika peuvent en effet donner naissance à un enfant souffrant de microcéphalie.  Cette anomalie est caractérisée par une taille de crâne inférieure à la normale et un retard mental. Les femmes enceintes sont particulièrement exposées durant les deux premiers trimestres de la grossesse.

Le lien entre microcéphalie et virus Zika a été prouvé par un groupe de scientifiques. Leur étude a été publiée début mars dans la revue américaine Cell Stem Cell. D’après ces recherches, le virus détruit le cortex cérébral en infectant les cellules-souches à son origine, empêchant ainsi les nouvelles cellules de se diviser normalement. Une augmentation anormale du nombre de cas de microcéphalie a été constatée fin 2015 au Brésil et en Polynésie française, des zones où le virus Zika est réapparu à cette période. Ainsi, 3174 cas suspects ont été rescensés au Brésil début janvier 2016 contre 150 par an entre 2010 et 2014. Plusieurs indices laissaient donc à penser aux autorités sanitaires qu’il existait un lien entre l’infection de la mère par le virus Zika et la malformation du bébé.

Le virus Zika pourrait également s’attaquer au cerveau des adultes avec un risque de coma. Il a en effet été retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien d’un homme de 81 ans atteint d’une méningoencéphalite, une dangereuse inflammation du cerveau et des méninges. Cet homme était « en parfaite santé » et revenait d’une croisière dans le Pacifique. Il a été hospitalisé le 10 janvier 2016 avant de tomber dans le coma le lendemain. Il a finalement retrouvé l’ensemble de ses capacités en 38 jours après sa sortie des soins intensifs, sans traitement. Il ressent toujours une légère faiblesse au bras gauche. Un rapport sur son cas a été publié dans la revue américaine New England Journal of Medecine.

Lien entre virus Zika et syndrome de Guillain-Barré (SGB)

Le virus Zika peut aussi causer des complications neurologiques comme le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Cette maladie auto-immune se caractérise par une inflammation des nerfs périphériques pouvant entraîner une paralysie partielle ou totale ainsi que dans 20 à 30 % des cas une défaillance respiratoire. Pour autant, dans 85 % des cas, le patient récupère totalement ses capacités après six à douze mois. Mais ces dernières semaines, plusieurs décès ont été rapportés. Depuis novembre, au moins six personnes sont mortes en Colombie du syndrome de Guillain-Barré suite à une infection par le virus Zika.

L’OMS a appelé début février à rester prudent sur le lien entre virus Zika et syndrome de Guillain-Barré. Toutefois, une première étude publiée le 1er mars dans la revue The Lancet et menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur prouverait ce lien. « On a retrouvé la présence récente du virus Zika chez 100 % des patients atteints de Guillain-Barré », lors de l’épidémie en Polynésie française entre octobre 2013 et avril 2014, a expliqué le professeur Arnaud Fontanet. 42 personnes avaient alors développé ce syndrome. « Dans l’ensemble, ils ont récupéré plus rapidement que pour un Guillain-Barré habituel. Au bout de trois mois, 57 % marchait sans assistance », a précisé le scientifique. « Le risque de développer un syndrome de Guillain-Barré a été estimé à 2,4 pour 10 000 infections par le virus Zika », a-t-il ajouté.

Virus Zika et myélite

En plus de la microcéphalie et du syndrome de Guillain-Barré, le virus Zika serait lié à une autre maladie, la myélite, une pathologie neurologique qui affecte les quatre membres. Dans sa forme aiguë, elle peut engendrer de graves séquelles motrices chez les adultes comme chez les enfants. Un cas de myélite qui semble être lié au virus Zika a été détecté en Guadeloupe. Les conclusions d’Annie Lunnuzel, chercheuse à l’Inserm, ont été publiées dans la revue spécialisée The Lancet. La patiente, âgée de 15 ans, a été admise à l’hôpital mi-janvier. Elle était atteinte au plus fort de son infection d’une « déficit moteur des quatre membres, associé à des douleurs très intenses et à une rétention aiguë d’urine », a indiqué l’Inserm. « Ses jours ne sont pas en danger », a ajouté l’Institut. « Elle présente des signes de faiblesse modérée dans les deux jambes, mais remarche sans aide ». Pour Annie Lunnuzel, le lien entre Zika et myélite est prouvé par la « présence du virus dans le liquide céphalo-rachidien neuf jours après le début des signes cliniques ».

Zika en Martinique, Guyane, Guadeloupe, Brésil… Où en est l’épidémie ?

Le virus Zika a été à l’origine de plusieurs épidémies : d’abord en avril 2007 dans les îles Yap de Micronésie puis d’octobre 2013 à avril 2014 en Polynésie française. Il est ensuite réapparu fin 2015 dans neuf Etats d’Amérique latine dont le Brésil et la Colombie, particulièrement touchés. Selon l’OMS, il se propage maintenant de « manière explosive ». Il a déjà atteint près de la moitié des 55 pays du continent américain. Cuba serait épargné. Le ministère des Affaires étrangères précise toutefois que des cas de dengue sont fréquents dans ce pays et qu’il convient de respecter les mesures habituelles de protection contre les moustiques. L’outre-mer est par contre devenue une zone à risques : le Martinique et la Guyane sont passées au stade endémique, un cas a été confirmé en Guadeloupe et un autre à Saint-Martin. La Chine a annoncé le 10 février qu’un cas avait enregistré sur son territoire : un ressortissant de 34 ans de retour du Venezuela qui a été placé en quarantaine.

Traitement du virus Zika, vaccin et recommandations

Malheureusement, il n’existe pour le moment aucun vaccin ou traitement de la maladie causée par le virus Zika. Mais tous les laboratoires pharmaceutiques envisagent d’y travailler activement, au moins 12 à travers le monde selon l’OMS. Bharat Biotech, fabricant de médicaments indien, affirme avoir deux vaccins prêts à être testés sur les animaux. Sanofi Pasteur a par ailleurs annoncé qu’il se lançait dans la recherche. En général, le développement de ce type de produit prend plusieurs années mais le laboratoire compte bien s’appuyer sur son précédent succès : il a déjà développé Dengvaxia – après 20 ans de recherche -, un vaccin contre la dengue, une maladie proche de celle causée par le virus Zika. Le Britannique GSK, le Français Valvena et le NIAID (Etats-Unis) envisagent également plusieurs approches pour développer un vaccin.

Pour atténuer la douleur, le ministère de la Santé recommande de prendre des antalgiques de type paracétamol. Les anti-inflammatoires sont à proscrire tout comme l’aspirine « en raison de risques de saignement ». Le ministère conseille également de boire beaucoup pour éviter la déshydratation.

Le meilleur conseil reste encore de tout mettre en oeuvre pour ne pas se faire piquer par un moustique. Pour cela, il faut réduire les environnements propices à leur développement en enlevant les réserves d’eau stagnante comme les soucoupes de pots de plante, par exemple. Il faut ensuite se protéger des moustiques en portant des vêtements longs et amples et en utilisant des répulsifs. Les femmes enceintes doivent être particulièrement prudentes et utiliser des produits adaptés. Marisol Touraine leur recommande de reporter leur voyage dans les zones touchées par le virus. Pour celles qui vivraient dans un de ces pays ou territoires, il est préférable de consulter un médecin qui assurera le suivi de la grossesse. La ministre de la Santé a aussi conseillé aux personnes exposées au virus de porter un préservatif. L’institut Pasteur de Lille a mis en ligne une plate-forme pour connaître les recommandations à suivre selon le pays dans lequel on s’est rendu, la date du voyage, son sexe et son état.