Le gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba étant publié lundi dernier par la lecture de l’Ordonnance du Président de la République, la prochaine étape prévoit son investiture à la Chambre basse du Parlement déjà en session extraordinaire pour ce faire. Cette investiture concerne le programme du gouvernement de la coalition FCC-CACH. Ce programme devra intégrer les quelques dossiers brûlants qui font la trame de nombreuses attentes des Congolais.
Premier point, c’est l’insécurité criante à l’Est du pays où 140 groupes armés -selon les statistiques de l’ONU- défient l’Etat chaque jour qui passe en semant mort et désolation sur leur passage. Le plus dangereux, c’est naturellement les islamistes ougandais des ADF qui tiennent sous coupes réglées la région de Beni dans le septentrion du Nord-Kivu où ils sèment la terreur noire en massacrant à la machette les populations civiles qui ne savent à quel saint se vouer.
Ce doit être la première priorité du gouvernement Ilunkamba qui doit par tous les moyens stopper le martyre qu’endurent les populations civiles de la part des ADF. Il s’agit-là d’une priorité de défense nationale qui figure parmi les promesses de campagne du Président de la République, Félix Tshisekedi. Les Congolais suppliciés de la région attendent de pied ferme la matérialisation de cette promesse présidentielle et le font savoir à chaque occasion.
Le deuxième dossier brûlant parmi les préoccupations des Congolais, c’est leur social. Le gouvernement doit mettre en œuvre des politiques judicieuses devant conduire à l’amélioration conséquente du pouvoir d’achat des Congolais. Tâche difficile pour qui sait que le Budget du Pouvoir central en recettes ne dépasse jamais 4 milliards USD par an.
Ce qui hypothèque le développement en mettant en jachères des pans entiers du secteur des investissements. Pour cela, le gouvernement de Ilunga Ilunkamba devrait courageusement prendre des mesures idoines pour réduire drastiquement le train de vue des Institutions de l’Etat afin de compenser la minceur du Budget du Pouvoir central. Le Raïs Joseph Kabila avait en son temps commencé le programme de la réduction du train de vie de l’Etat par l’élaboration de 22 directives.
Mais qui, malheureusement, avait souffert au niveau de son application. Si le gouvernement ne réussit pas la réduction du train de vie des Institutions de l’Etat, le pouvoir d’achat des Congolais va continuer à péricliter. C’est dans ce volet social qu’il sied de comptabiliser le projet constitutionnel de la gratuité de l’enseignement fondamental du secteur public.
Ici également, le gouvernement devrait trouver une compensation financière, toujours dans les 4 milliards USD de recettes annuelles, pour rendre effectivecette gratuité. S’il n’y a pas cette compensation financière, cette gratuité tant attendue par les parents congolais risque de bien tourner au vaudeville. Un autre point brûlant, c’est l’économie. Car, c’est par une économie diversifiée que les recettes de l’Etat vont monter et arriver à un Budget réel qui ne doit plus être endessous de 5 milliards des recettes comme à ce jour.
Or, jusqu’ici l’économie de la RDC n’est liée qu’aux exportations des matières premières (cuivre et cobalt) dont les cours fixés ailleurs évoluent en dents de scie, cette année les deux minerais ont amorcé une tendance baissière, par une courbe descendante en remettant en cause toutes les prévisions chiffrées dans le Budghet-2019.
C’est là où le gouvernement Ilunga est appelé à mettre en œuvre la relance du secteur agricole, le seul capable de relever le défi des exportations du cuivre et du cobalt, la RDC ayant des terres arables à revendre.
Un autre dossier brûlant sur lequel on attend de pied ferme le gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, c’est l’épidémie d’Ebola qui a déjà fait 12 mois avec près de 2.000 morts et qui affectent le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu. La propagation rapide du virus est liée essentiellement au premier point qui est le problème de sécurité dans l’Est de la RDC avec les 140 groupes armés.
Cette insécurité empêche lamise sur pied et surtout la mobilité des équipes médicales de ripostes. Il y a des contrées où il n’y a pas la présence de l’Etat comme dans la région de Beni ou dans le Walikale où le virus vient d’entrer depuis le mois dernier. Ici, il n’y a que les groupes armés qui évoluent dans la forêt dense.
Ce qui n’était pas le cas lorsque le même virus avait touché la province de l’Equateur dans l’ancien Zaïre en 1976 et dans les années 80, dans le Bandundu. L’éradication du virus était facile du fait qu’il y avait l’Etat partout. Ce qui n’est pas le cas à ce jour. D’où, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba est tenu de rétablir, à brève échéance, l’autorité de l’Etat partout là où elle est mise à mal. Ce qui fera d’une pierre deux coups avec la croix à mettre sur la 10ème épidémie Ebola.