L’organisation de défense des droits de l’homme, la Voix des sans voix (VSV), accuse un groupe d’hommes armés, qu’elle soupçonne d’être des policiers et des militaires, d’avoir « enlevé » dans la nuit de samedi à dimanche une dizaine de personnes dont l’un de ses membres, Honoré Kapuku. Cela s’est passé dans une église du quartier de Brikin, dans la commune de Ngaliema à Kinshasa.
Il était un peu plus de deux heures du matin, selon des témoins, lorsqu’un groupe d’hommes armés a fait irruption dans l’enceinte de l’église. Parmi eux, certains portaient l’uniforme de l’armée, d’autres étaient en civils, tous transportés par un véhiculé flanqué du sigle de la police congolaise.
Une fois à l’intérieur, ils auraient procédé à un contrôle d’identité avant de repartir avec une dizaine de fidèles pour une destination inconnue.
Parmi eux, se trouvait Honoré Kapuku, membre de l’ONG la Voix des sans voix depuis de nombreuses années. Cette nuit-là, il était chargé de la surveillance des malades dans cette paroisse qui abrite un centre de guérison parapsychologique.
Rappel de l’affaire Chebeya
Selon le pasteur de l’église, les hommes armés ont déclaré être à la recherche de l’un des patients. Le seul qui ait été menotté au cours de l’opération.
Quelques-uns des hommes en uniforme seraient d’ailleurs revenus sur les lieux une heure plus tard pour récupérer ses deux téléphones.
Depuis, aucune nouvelle des personnes emmenées, ni d’informations sur le lieu de leur détention. Le secrétaire exécutif de la Voix des sans voix exige leur libération immédiate et se dit très inquiet.
Une inquiétude nourrie par le sort réservé il y a quatre ans au fondateur de son ONG, Floribert Chebeya, assassiné dans les locaux de la police à Kinshasa.