Washington menace de réserver aux FDLR le sort du M23

Le dernier délai accordé aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR, fixé au 2 janvier 2015 arrive à pas de géant. Pour ne rien perdre, et faire la preuve de leur détermination, les Etats-Unis ont tenu à prévenir ces rebelles, par la bouche de Russ Feingold, l’envoyé spécial d’Obama en RDC et dans la région des Grands Lacs, qu’aucun délai de grâce ne leur sera accordée.

Pourquoi ? Cette force négative avait dans un délai de six mois, l’obligation de se rendre avec armes auprès des FARDC et de la Monusco: « Au lieu d’une reddition complète, les FDLR ont poursuivi le recrutement et la formation de nouveaux miliciens sans démobiliser », a indiqué Russ Feingold. C’était hier mardi lors d’une conférence retransmise en direct à Kinshasa à partir de Washington.

La menace est à prendre au sérieux, a dit l’envoyé spécial de l’administration américaine. Car, selon lui une rallonge ne sera pas accordée à ces combattants comptés au nombre de groupes armés qui ont déstabilisé la RDC et les Grands Lacs. Il a rappelé que plusieurs occasions ont été offertes à ces miliciens pour désarmer, mais sans résultats.

« Six mois leur avaient été accordés, ils n’ont rien fait », insiste le diplomate américain avant d’annoncer : « Nous serons obligés de lancer des opérations militaires après le 2 janvier 2015. Ce sont les FDLR qui doivent arrêter le processus contre eux en se démobilisant avant la date indiquée. Les FARDC appuyées par la Monusco ont mandat de mettre fin à l’existence de cette force négative ».

A ce sujet, Russ Feingold a invité le gouvernement congolais à fournir davantage d’efforts pour mettre un terme à l’existence de cette menace que sont les FDLR. Toutefois, l’ex-sénateur note qu’il s’agit « d’une responsabilité internationale d’assurer la promotion de la paix dans la région ». Minimisant le nombre de FDLR démobilisés, Russ Feingold s’interroge sur le nombre total de FDLR afin d’apprécier l’impact de ces redditions au rabais. « La démobilisation doit être complète, ainsi en avait décidé le Conseil de sécurité des Nations unies », martèle Russ Feingold.

« Nous nous sommes prêts à faire notre travail, tout comme les pays qui veulent promouvoir la paix », a-t-il déclaré sans en donner les contours. Et d’insister: « On avait accordé six mois, maintenant on doit les obliger à démobiliser. C’était la responsabilité des FDLR de le faire et d’éviter le processus militaire ».

Abordant la question de la protection des civils lors d’éventuelles opérations militaires, l’émissaire d’Obama en RDC et dans les Grands Lacs rassure que le mandat donné à la Monusco était justement de protéger les civils. « On a confiance en nos partenaires », répond Russ Feingold en ajoutant qu’il existe un plan humanitaire. « La communauté internationale a confiance que les choses vont se dérouler comme prévues. On a reçu des assurances que les opérations militaires seront engagées dès l’expiration du délai au 2 janvier 2015, s’ils ne se rendent pas ». Les dérapages du passé ont certainement donné matière à réflexion aux acteurs qui devront éviter que des représailles ne soient exercées sur les civils, en marge des traques.

Pour cette raison, le leadership de la Monusco en matière de droits de l’Homme servira dans l’encadrement des opérations. « Les FDLR ont commis beaucoup de crimes contre l’humanité », s’est insurgé le diplomate américain soulignant que l’appui de son pays à la RDC est garanti.

Les FDLR, un frein économique

Les populations victimes d’exactions des FDLR tout comme les pays de la sous-région ont souffert des actes négatifs de ces éléments extrémistes. « Les FDLR n’ont pas obéi et pourtant, ils ont tout ralenti. Ils ont empêché les pays et les populations de bénéficier des avantages économiques », regrette Russ Feingold. Et de lâcher : « Les FDLR ont tout ralenti. On a beaucoup attendu. Ca suffit ». Sur le même ton, il a poursuivi « Cette fois-ci est le dernier délai accordé aux FDLR. Ce délai s’épuise le 2 janvier 2015. Les FDLR ne continueront pas indéfiniment de manipuler la région ».

Quant aux derniers massacres des civils de Béni et de ses environs, les USA déclarent suivre de très près l’évolution. Ils apportent leur appui à la RDC à travers le Conseil de sécurité et ne manquent jamais d’adresser des messages de condoléances aux familles et au gouvernement. « La tâche la plus importante dans la région est d’aider la RDC à éradiquer la menace FDLR. La RDC a fait beaucoup de sacrifices. Le plan à longue durée serait de travailler avec la RDC pour poursuivre la pression contre tous les groupes armés en vue de leur éradication ».

Le rouleau compresseur qui avait eu raison du M23 va se mettre en branle contre les FDLR dès l’expiration du délai accordé par la CIRGL et la SADC. Russ Feingolg ne dit pas, cependant, si les USA apporteront des investissements massifs dans la région, une fois la paix rétablie. Russ Feingold estime la population des Fdlr à 1.400 individus. Rien que 300 ont rejoint le processus de reddition.

Via Le Potentiel

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